Grâce de Boualem Sansal : Sébastien Lecornu exprime le "soulagement" du gouvernement

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Boualem Sansal sur LCP en 2022.
Boualem Sansal sur LCP en 2022.
par Anne-Charlotte Dusseaulx, le Mercredi 12 novembre 2025 à 16:50, mis à jour le Mercredi 12 novembre 2025 à 18:26

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal - emprisonné depuis un an en Algérie et au cœur d'une grave crise diplomatique entre Alger et Paris - a été gracié, ce mercredi 12 novembre, par le Président Abdelmadjid Tebboune. Il va être transféré en Allemagne pour des soins médicaux.

Lors de la séance des questions au gouvernement ce mercredi 12 novembre, le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a exprimé "le soulagement" du gouvernement français après l'annonce par les autorités algériennes de la grâce de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal. "Nous souhaitons qu'il puisse rejoindre ses proches au plus vite, être soigné, et je tiens à remercier du fond du coeur celles et ceux qui ont contribué à cette libération", a-t-il déclaré, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. 

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L'annonce avait été faite quelques minutes plus tôt. Dans un communiqué, la présidence algérienne indiquait qu'Abdelmadjid Tebboune avait "répondu favorablement" à une demande de son homologue, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, "concernant l'octroi d'une grâce en faveur de Boualem Sansal". "Le président a réagi à cette demande, qui a retenu son attention en raison de sa nature et de ses motifs humanitaires", peut-on également lire dans le communiqué, qui précisait que "l'Etat allemand prendra en charge le transfert et le traitement" de l'écrivain, âgé de 76 ans.

Frank-Walter Steinmeier avait demandé que Boualem Sansal, condamné en appel en juillet à cinq ans de réclusion, soit gracié et bénéficie de soins médicaux en Allemagne "compte tenu de son âge avancé (...) et de son état de santé fragile".

Un "soulagement" dans l'ensemble de la classe politique

"C'est un beau jour", a réagi la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Evoquant le cas de Christophe Gleizes, toujours détenu en Algérie, elle a affirmé que la France "n'aura de cesse de réclamer la libération de tous les Français injustement détenus dans le monde". Et d'affirmer : "C'est une question de solidarité nationale".

Dans la foulée de l'annonce de la grâce de Boualem Sansal, les réactions se sont multipliées au Palais-Bourbon et sur les réseaux sociaux. "À travers lui, ce sont la liberté d'expression, le refus de l'obscurantisme et de l'autoritarisme qui étaient faits prisonniers. C'est un soulagement immense. C'est, surtout, la justice qui l'emporte", a écrit le président du groupe Ensemble pour la République et ancien Premier ministre, Gabriel Attal.

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"Je salue la décision de gracier notre compatriote Boualem Sansal. C'est la fin d'un injuste emprisonnement", a réagi le député Frédéric Valletoux (Horizons), en appelant à une "relation stable et respectueuse" entre la France et l'Algérie. "La libération de Boualem Sansal doit être la première pierre de la refonte des liens entre la France et l’Algérie", a renchéri Charles Rodwell (Ensemble pour la République). 

Le président du groupe Socialistes, Boris Vallaud, a également dit son "soulagement". "Son emprisonnement était une honte", a-t-il ajouté. "La place des écrivains et des journalistes n'est pas en prison", a de son côté écrit le député Matthias Tavel (La France insoumise). 

A l'Assemblée, la présidente du groupe Rassemblement national, Marine Le Pen, a remercié "l'ensemble des personnalités qui ont participé au comité de soutien" de Boualem Sansal. "J'espère qu'il va pouvoir rejoindre sa famille, se soigner et profiter de sa liberté", a-t-elle déclaré. Interrogée sur l'attitude de la France envers l'Algérie,elle a estimé que "peut-être que les récents durcissements ont permis cette libération", ajoutant cependant que l'heure n'est pas "aujourd'hui à analyser ou à polémiquer sur le sujet".