Avant le 24 février 2022, date de l’invasion russe de l’Ukraine, l’Union européenne dépendait dans son mix énergétique de près de 60% des hydrocarbures, sources d’énergie quasi absentes d’Europe, et pour 12% du charbon, une grande partie de ces énergies importées de Russie, près de 50% respectivement pour le gaz et le charbon. Depuis que l’embargo a été décrété vis-à-vis de la Russie, il ne reste plus que 9% de gaz importé. Si l’on reporte ce bouquet énergétique à la seule électricité, qui représente le quart des énergies, on observe que le nucléaire monte à 25%, le gaz et le charbon à 33% et les énergies renouvelables pour 35%.
On comprend bien sûr le choc constitué par l’embargo russe et les difficultés d’autres sources d’approvisionnement, dont la brutalité verra une multiplication par 4 du coût de l’électricité et par 3 celui du gaz. Mais il y a de surcroît, des causes endogènes à l’Europe, dont la décision brutale de l’Allemagne en 2011 de sortir du nucléaire, la fermeture presque partout - exceptée en Europe de l’est – des centrales à charbon, la politique française erratique concernant sa filière nucléaire, un marché européen de l’électricité complétement obsolète avec des prix sous-évalués, une insuffisante production d’énergies renouvelables en même temps que la production de base se révélait défaillante.
Pour comprendre ce qui n’est pas loin de constituer un fiasco énergétique européen, Émile Malet reçoit en plateau :
Pierre Schellekens, directeur Energy Policy, Commission européenne (en visio)
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