Dans cet entretien, Myriam Leroy témoigne du harcèlement dont elle a été victime, sur les réseaux sociaux.
L'autrice des Yeux Rouges raconte comment elle a dû faire face à un déchaînement de haine et de violence verbale pendant de longs mois, se retrouvant assez vite seule, isolée. Son entourage minimise, Myriam Leroy trouve peu de soutien : « en 2012, c'était un non-sujet. »
Internet étant partout, « on est atteignable ou qu'on soit », cette souffrance c'est « quelque chose de très spécifique à traiter » rapporte la journaliste, qui a tenté jusque-là, diverses thérapies afin de se reconstruire.
À presque 60 ans, et après avoir traversé diverses variations psychiques et autres « formes de surchauffe », Emmanuel Carrère est finalement diagnostiqué bipolaire. Au plus fort de cette crise existentielle, il va passer quatre mois à Saint-Anne où divers traitements lui seront administrés. Il expérimentera notamment la « machine à brouillard » selon l'expression de Ken Kesey, soit l'électroconvulsivothérapie ou électrochocs.
Alors qu'il a « l'impression d'avoir été tiré d'affaires », « provisoirement » en tout cas, l'auteur raconte comment le lithium a changé sa vie, constatant ainsi que son « amélioration psychique » doit beaucoup à la chimie.
Pour autant, Emmanuel Carrère reste vigilant, « on ne sait pas d'où viennent les nuages noirs, mais il y a des chances qu'ils [re]viennent ».
Il en ressort un témoignage touchant, empli de délicatesse et de sincérité
À 21 ans, Olivier Roellinger croise la route de cinq jeunes qui le battent et le laissent pour mort dans la rue, un acte de violence gratuit. S'ensuivent quelques jours de coma, une multitude de greffes osseuses, de longs mois à l'hôpital, l'incertitude de pouvoir remarcher... Il fait le choix de la cuisine.
A 12 ans, celle à qui on diagnostique une double scoliose, si prononcée que son dos en est déformé, refuse d'abandonner la danse.
Cet handicap qui aurait dû être rédhibitoire va devenir une force : Marie-Agnès Gillot porte un corset pendant 6 ans afin d'échapper à une opération et ainsi pouvoir continuer à danser.
Se coupant de ses camarades de l'Opéra afin qu'elles ne découvrent pas son handicap, la future étoile ne souffre néanmoins pas de cette solitude.
Travaillant sans relâche, son mantra sera que la discipline c'est la base de la liberté et que sans douleur il n'y a pas de résultat.
Ariane Ascaride grandit ballottée entre ses parents qui ne communiquent plus, « on ne divorçait pas » à cette époque. Les mots, elle les apprend à travers les livres, dans cette famille qu'elle décrit « faite de silences, de tabous et de blessures que l'on tait ».
Son arrivée à Paris s'apparente à un exil. Avec son look quelque peu atypique, son accent du midi moqué, Ariane Ascaride raconte comment, elle qui ne cochait pas toutes les cases, a du s'accrocher pour devenir comédienne. Les codes sont omniprésents, dit-elle, il a fallu tout réapprendre.
Ce qui compte martèle Ariane Ascaride, c'est de « savoir d'où l'on vient, même si on veut raconter complètement autre chose ». Car, si on ne s'en souvient pas, alors « on est faux ».
Il ressort de cet entretien un témoignage empli d'humanité, où justesse rime avec sincérité.
En 1994, la vie de Philippe Croizon bascule. Alors qu'il monte sur le toit de sa maison pour récupérer l'antenne télé, il est victime d'un arc électrique. Il en reviendra à jamais transformé.
Désormais amputé de ses deux bras et de ses deux jambes, Philippe Croizon raconte comment il a très rapidement chaussé un « masque de clown : parce que devant les proches, il faut un sourire ». Sa reconstruction, il la doit à l'humour et au sport, deux « outils de résilience » des plus importants. Il y a également sa femme Suzana qui l'accompagne dans sa nouvelle vie et ses différents exploits. Il est le premier amputé des quatre membres à avoir traversé la Manche à la nage.
Philippe Croizon se livre ici avec simplicité. Lui qui sera peut-être prochainement, le premier handicapé à partir dans l'espace.
A 63 ans ans, Olivier Marchal est avant tout yn flic repenti et un homme qui revient de loin. Passé par la brigade criminelle puis la section terroriste et la PJ du 13e arrondissement de Paris, c'est un policier "déçu d'un métier idéalisé", épuisé par les crimes sordides et le chagrin des victimes, qui raccroche les crampons. Le théâtre l'aidera non seulement à surmonter cet arrachement, mais aussi à "s'aimer un petit peu". Dans cet entretien, on peut voir Olivier Marchal "abîmé", tourmenté, qui a trouvé dans le cinéma "une façon de supporter la vie". "J'essaie d'être un mec à près bien" confie le réalisateur de "36 qui des Orfèvres".
Ce touche-à-tout a participé à l'organisation d'un congrès israélo-palestinien, contribué à la création du mouvement Colibris, écrit et co-réalisé le film documentaire "Demain". Mais tous ces succès déclenchent des crises de panique de plus en plus intenses, l'amenant notamment à faire face aux abus dont il a été victime enfant.
Dans cet entretien, Églantine Éméyé raconte le quotidien qu'elle a vécu pendant de longues années : une bataille de tous les jours, comme le décrit son documentaire Mon fils, un si long combat, réalisé en 2014.
L'animatrice déplore le manque de structures suffisamment adaptées, l'absence d'accompagnement. Comme tant d'autres parents d'enfants atteints de handicaps lourds l'ont déjà l'exprimé, il y a ce sentiment d'être « livré à soi-même ». « Les professionnels de santé sont assez rares à mettre les bons mots », dit-elle.
Dans ce parcours semé d'embûches, Églantine Éméyé continue de faire preuve d'une patience sans limites. Les aides s'améliorent et la présentatrice se veut optimiste.
Jean-Philippe Rio-Py, alias RIOPY, revient de loin. Élevé dans une secte, il raconte comment le piano l'a sauvé. « Je ne voulais faire que ça » dit-il.
Grâce à des rencontres décisives, fruit d'un hasard bienveillant, RIOPY connaît une ascension fulgurante dans la musique. Et alors que la vie lui sourit, le pianiste est rattrapé par la dépression. Ce sera dans les neurosciences qu'il trouvera un nouveau relais. Au détour de la production d'un podcast, RIOPY apprend que certaines fréquences favorisent la bonne circulation des ondes cérébrales. Il se lance ainsi dans la lecture de « tout ce qu'il pouvait sur le cerveau » dans le but de « se réencoder ». Une approche sensitive qui figure désormais dans chacune de ses compositions et qui explique peut-être leur succès à l'échelle mondiale.
Du mauvais élève au professeur de lettres, Daniel Pennac est un écrivain au parcours atypique. Profondément marqué par les méthodes humiliantes de certains de ses enseignants, c'est grâce à un professeur à son écoute qu'il découvre sa vocation, la clef et le chemin de sa vie : il sera romancier.
Artiste mondialement connue, Prune Nourry dévoile les conséquences de son cancer du sein sur son travail et quels ressorts cathartiques elle a pu y trouver.
Daphné Roulier reçoit la journaliste Edith Bouvier, qui a couvert notamment pour le Figaro plusieurs zones de guerre. Le 22 février 2012 elle est grièvement blessée à Homs en Syrie lors du bombardement qui a coûté la vie aux journalistes Rémi Ochlik et Marie Colvin. Edith Bouvier raconte à Daphné Roulier cette terrible journée durant laquelle elle a failli perdre sa jambe, les péripéties de ses soins sur place et de son exfiltration de Syrie. Cette expérience a changé la vie de la journaliste, a conforté sa vocation. Edith Bouvier reste très sensible au sort des syriens et continue à sa rendre dans leur pays pour rendre compte de la situation.
« Le numérique a tout balayé », regrette l'artiste ; lui avec. Franck Courtès est un homme abîmé. Dépassé par la tournure qu'a pris la profession de photographe, dégoûté par ce « contrôle de l'image » devenu omniprésent, il finit par raccrocher les crampons à 50 ans. Franck Courtès raconte son « long naufrage ». C'est l'histoire d'un homme amoureux de la photographie, un homme intègre pour lequel il était « impossible de se détacher de ce métier, comme on ne peut se détacher d'une femme ». Et c'est une histoire qui aurait pu mal se terminer... Un entretien émouvant et tout à fait sincère.
Daphné Roulier reçoit Jamel Debbouze, humoriste, acteur et producteur franco-marocain.
Jamel Debbouze perd l'usage de son bras droit à 14 ans, après avoir été happé par un train en gare de Trappes, un accident devenu « un nouveau moteur ». Pas le choix dit-il, pour que « la société ne m'écrase pas. Petit, rebeu, banlieusard, et enfin handicapé ... ça s'accumulait ». L'humoriste raconte qu'il doit beaucoup à sa mère, qui venait l'arracher à la cage d'escalier pour faire ses devoirs, avant d'être une source d'inspiration inépuisable pour ses sketches. « Grâce à Scapin et grâce au Maroc », Jamel Debbouze s'est découvert un « super pouvoir », celui de faire rire autour de lui. Il parle de sa femme Mélissa Theuriau et de Jean-Pierre Bacri, qui ont été de ceux qui lui ont permis « de s'ouvrir au monde ». Un entretien émouvant qui fait du bien.
Mathieu Palain est l'auteur du livre Ne t'arrête pas de courir, dans lequel il dresse le portrait d'un champion d'athlétisme qui se sabote et finit en prison à plusieurs reprises.
Le journaliste se fascine pour l'histoire de Toumany Coulibaly, à qui il va rendre visite au parloir tous les mercredis pendant deux ans. Cette rencontre avec l'athlète délinquant, c'est aussi une façon de pénétrer l'univers carcéral, une espèce de porte d'entrée dans un milieu qui le captive au plus haut point. À travers les mots qu'il écrit, on distingue peu à peu une relation en miroir se dessinant. Comme Toumany Coulibaly, c'est une place dans le monde que se cherche Mathieu Palain.