Attaqués par 46 États américains pour mensonge, les Big Tobacco ne dérogent pas de leur version, la même depuis cinquante ans. Quatre ans plus tard, le verdict tombe. Philip Morris et les autres marques sont condamnés à une amende de 200 milliards de dollars et doivent rendre publiques leurs archives. Au cœur de ces millions de pages classées « confidentiel », le monde entier découvre une stratégie de désinformation et de manipulation à grande échelle.
Tout commence le 14 décembre 1953, au Plaza Hotel, dans le centre de Manhattan. Sous la présidence d’American Tobacco, toutes les compagnies sont réunies pour mettre en place une contre-offensive. Le Time et le New York Times viennent publier une bombe. Des rapports scientifiques catégoriques certifient que la fumée de cigarette provoque le cancer. Tous les cigarettiers se mettent d’accord : l’agence Hill & Knowlton coordonne une stratégie de communication pour dissiper la panique qui s’est emparée des consommateurs.
Infiltration de la publicité et de la science, de la sphère politique, pression sur les journalistes,... la tromperie peut commencer et ne s’arrêtera plus. Pour maintenir le doute à tout prix, 300 millions de dollars sont investis dans le Council for Tobacco Research qui doit feindre une recherche scientifique. Aux scientifiques s’ajoute une cinquantaine d’historiens, financers par les cigarettiers, pour formuler des témoignages favorables aux industriels. En parallèle, d’autres mécanismes sont mis en place pour augmenter l’addiction des consommateurs.
La plus grande opération d’enfumage prend fin en 2006. Grâce à quelques lanceurs d’alerte acharnés et des juges inflexibles et incorruptibles, les compagnies de tabac sont condamnées à reconnaître leur mensonge publiquement : « Les compagnies de tabac ont délibérément menti aux Américains à propos des effets de la cigarette sur la santé. »
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