Déficit public : tirs croisés des oppositions contre l'exécutif lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale

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Bruno Le Maire lors des questions au gouvernement, le 26 mars 2024
Bruno Le Maire lors de la séance de questions au gouvernement du 26 mars 2024 - LCP.
par Soizic BONVARLET, le Mardi 26 mars 2024 à 20:23, mis à jour le Mercredi 27 mars 2024 à 15:52

De La France insoumise au Rassemblement national, les oppositions ont rivalisé de critiques à l'endroit de l’exécutif lors des Questions au gouvernement, mardi 26 mars, après que l'Insee ait annoncé que le déficit public de la France avait atteint 5,5% du PIB en 2023. Si les avis divergent sur les solutions à apporter, les oppositions réclament un projet de loi de finances rectificative.

"Les cancres de l'Union européenne", "déroute financière"... Si le président du groupe Les Républicains, Olivier Marleix, s'est montré particulièrement offensif, c'est à un véritable tir croisé des oppositions que le gouvernement a été confronté à l'Assemblée nationale, ce mardi 26 mars. 

Une "situation grave"

Olivier Marleix a été le premier à lancer les hostilités lors de la séance de Questions au gouvernement, suite à l'annonce d'un déficit public de 5,5% du PIB pour 2023, chiffre bien supérieur aux 4,9% initialement annoncés par Bercy. Le chef de file des députés LR n'a pas hésité à faire référence à une "situation grave", accusant le gouvernement d'avoir "menti aux Français". "En 40 ans, la France avait constitué une dette de 2000 milliards d'euros (...) à lui tout seul, Monsieur Macron y aura ajouté 1000 milliards", a-t-il aussi dénoncé.

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Si le Premier ministre, Gabriel Attal, a commencé par admettre que la dette constituait "une épée de Damoclès", il a également fait valoir que l'"épidémie de Covid (...) a évidemment eu un impact sur nos finances", après avoir rappelé que "depuis 17 ans, le déficit public de la France n'a été sous les 3% qu'à une seule reprise, sous la présidence d'Emmanuel Macron au début du précédent mandat. Nous allons poursuivre sur cette voie de rigueur et de responsabilité avec toujours un fil rougecelui du travail". "Plus nous aurons de Français qui travaillent, plus nous aurons de possibilités d'équilibrer nos finances", a plaidé le locataire de Matignon, mettant en avant la réforme de l'assurance chômage. 

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Un projet de loi de finances rectificative avant la pause estivale ?

Du côté de La France insoumise, Charlotte Leduc a fustigé "7 ans de politique néo-libérale". La députée a notamment mis en cause la baisse des recettes au travers de "cadeaux fiscaux aux plus riches et aux multinationales". De l'autre côté de l'hémicycle, Philippe Lottiaux (Rassemblement national) a pour sa part espéré que "les classes moyennes et les collectivités" ne payent pas les "erreurs de gestion" du gouvernement.

Mais c'est l'intervention de Charles de Courson (LIOT) qui a semblé faire l'unanimité parmi les oppositions. Face à la "situation dramatique" des finances publiques, ce dernier a réclamé un "projet de loi de finances rectificative avant la fin de la session" sous les applaudissements de ses collègues. Quelques minutes auparavant, sur le plateau de LCP, le président de la commission des finances, Eric Coquerel (La France insoumise) avait formulé la même exigence. "Nous verrons [...] si nous avons besoin ou pas d'un projet de loi de finances rectificative", a répondu à Charles de Courson le ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave.

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"La dépense publique a mille pères, l'économie publique est orpheline", a enfin répondu Bruno Le Maire face aux critiques formulées par l'ensemble des oppositions. Le ministre de l’Economie et des Finances a aussi souhaité faire "un peu d'histoire" en rappelant, lui aussi, que les finances publiques avaient été impactées par les "dispositifs de protection" liés au Covid, ainsi qu'à l'inflation provoquée par la guerre en Ukraine, et les dépenses alors exigées par la plupart des bancs de l'hémicycle. "Maintenant qu'il faut revenir à des comptes publics sains, quand il faut supprimer le bouclier tarifaire, nous sommes seuls", a-t-il aussi fait valoir sous les protestations des oppositions.