Ça vous regarde - Jean-Louis Debré : « l'humour en politique c'est fini ! »

LE GRAND DÉBAT / Pass sanitaire jusqu'en juillet : indispensable ou inutile ?

Un nouveau texte consacrant diverses dispositions de vigilance sanitaire a été voté par les parlementaires début novembre 2021. Ce dernier vise à étendre la durée du pass sanitaire jusqu'à l'été 2022. Si l'épidémie a régressé drastiquement ces derniers mois grâce à la vaccination et malgré le ton préoccupant de certains spécialistes à la rentrée, de récentes hausses ont été enregistrées dans certains territoires, notamment en Île-de-France.
Ces remontées doivent être prises en compte : si près de 50 millions de français sont entièrement vaccinés, 2 millions de personnes de plus de 50 ans, dites à risque, ne le sont toujours pas. Dans ces circonstances, le risque de saturation dans les hôpitaux en cas de regain épidémique fort reste une hypothèse plausible. Pour le gouvernement, il ne s'agit pas de supprimer définitivement le recours au pass sanitaire le 15 novembre tel que cela était initialement prévu.
L'hypothèse est donc difficile à envisager pour les oppositions de tous bords, qui critiquent la position du gouvernement. Droite et gauche appellent à un débat parlementaire, et certains réclament une clause de revoyure en février. L'élection de 2022 s'écrira-t-elle sous le signe du pass sanitaire ?

Invités :
- Grand témoin : Jean-Louis Debré, ancien président du conseil constitutionnel, auteur du livre « Quand les politiques nous faisaient rire » (éditions Bouquins)
- Marie-Christine Verdier-Jouclas, députée LREM du Tarn, porte-parole du groupe parlementaire
- Gérard Leseul, député socialiste de Seine-Maritime
Pr. Bruno Mégarbane, chef du service de réanimation à l'hôpital Lariboisière

LE GRAND ENTRETIEN / Jean-Louis Debré : « l'humour en politique c'est fini ! »

Magistrat, ancien ministre de l'Intérieur, ex-président de l'Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, écrivain à succès... et aujourd'hui comédien. Jean Louis Debré a vécu plusieurs vies, et regrette l'ancien temps, celui où "les politiques nous faisaient rire", écrit-il. Clemenceau, Jaurès, Briand, Mitterrand, Giscard, Chirac, De Gaulle : c'était ça, le bon temps de la politique. Celui du bon mot imagé, en apparence anodin mais pour autant indispensable pour apporter un peu de sel à la jouter verbale.
Passant du rire lapsus, au rire vulgaire, impitoyable, provocateur ou assassin, il évoque des phrases cultes d'anciens hommes politiques avant ce qu'il appelle le drame de la fin de l'humour présidentiel. Il dresse un bilan alarmant : il n'y a plus rien depuis 2018, après la "poudre de perlimpinpin" évoquée par Macron et le genre humoristique de Hollande qu'il s'amuse à appeler l'"hollanderie". Jean Louis Debré s'attriste de l'hystérisation de la violence par les réseaux sociaux qui limite le rire en politique, qu'il perçoit comme une "arme" et un outil indispensable pour le bon fonctionnement d'une démocratie. Le rire a-t-il vraiment sa place en politique ?

LES AFFRANCHIS
- Thibault Hénocque, journaliste à LCP
- Richard Werly, journaliste, correspondant à Paris du quotidien suisse Le Temps
- Camille Saféris, comédien

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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