Coronavirus : les députés communistes veulent créer une commission d'enquête sur la gestion sanitaire de la crise

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Coronavirus : les députés communistes veulent créer une commission d'enquête sur la gestion sanitaire de la crise
par Maxence Kagni, le Mardi 7 avril 2020 à 13:36, mis à jour le Vendredi 29 mai 2020 à 15:55

Le groupe Gauche démocrate et républicaine souhaite utiliser son "droit de tirage" pour évaluer les "dysfonctionnements" dans la gestion de la crise et en "tirer les conséquences".

Au 21e jour du confinement, les députés communistes ont annoncé leur volonté de créer une commission d'enquête sur "les dysfonctionnements dans la gestion sanitaire de la crise du coronavirus en France".

Le but ? "Tirer les conséquences pour permettre à notre pays d'être en mesure d'affronter, à l'avenir, une autre pandémie."

Le président du groupe Gauche démocrate et républicaine André Chassaigne a annoncé mardi vouloir déposer dans la journée une proposition de résolution visant à créer cette commission d'enquête : les députés communistes utiliseront leur "droit de tirage".

Il s'agit d'une disposition qui permet à chaque groupe, une fois par session parlementaire, de créer une commission d'enquête sur le thème de son choix.

Déjà une mission d'information

Cette initiative risque toutefois de se télescoper avec les travaux de la mission d'information parlementaire sur "l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus Covid-19".

Cette mission d'information a été créée pour assurer le suivi des mesures prises dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire : elle doit à terme se doter des pouvoirs d'une commission d'enquête et élargir le champ de ses travaux.

Lancée le 1er avril, elle a déjà auditionné le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de la Santé Olivier Véran.

"C'est une simple mission d'information", réplique André Chassaigne, qui assure que son groupe, lui, sera le "premier à actionner son droit de tirage" pour créer une commission d'enquête.

Les députés communistes estiment donc qu'il n'existe pas de "raison politique ou juridique" qui permettrait à la majorité de refuser cette création.

"Participer les yeux grands ouverts"

Quant à la perspective de voir l'actuelle mission d'information se transformer en commission d'enquête, "chat échaudé craint l'eau froide", commente André Chassaigne. "On a vu comment cela s'est passé avec l'affaire Benalla", indique-t-il.

Revendiquant une approche "constructive", le groupe communiste assure que la crise est aussi le "résultat des politiques d'austérité à l'hôpital et du refus d'écouter le mouvement social".

En attendant l'éventuelle création de leur commission d'enquête, les députés Pierre Dharréville et Stéphane Peu continueront de participer aux réunions et auditions de la mission d'information présidée par Richard Ferrand. "On va participer les yeux grands ouverts", promet Pierre Dharréville.

Cette mission doit auditionner la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, mercredi, et le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, jeudi.