Frédérique Tuffnell a quitté jeudi le groupe La République en marche et le parti fondé par Emmanuel Macron. Frustrée par la méthode sur la réforme des retraites autant que par le manque d'avancée sur les questions écologiques, la députée de Charente-Maritime siégera comme non-inscrite.
Lentement mais sûrement, l'effritement continue pour le groupe La République en marche à l'Assemblée nationale. Dans une lettre adressée à son président, Gilles Le Gendre, Frédérique Tuffnell a annoncé à ses collègues qu'elle quittait le groupe majoritaire ainsi que le parti du président de la République. Elle déplore que "la volonté de réforme et la vitesse imposée" aient "pris le pas sur la capacité d’écoute du gouvernement et la concertation avec les Français".
Cette cadre de 63 ans, qui siège à la commission du développement durable, regrette notamment "la quantité d’investissement pour obtenir une minuscule victoire", notamment sur les sujets environnementaux, que l'Elysée place pourtant au cœur de la deuxième partie du quinquennat.
La goutte d'eau qui a précipité son départ ? La réforme des retraites, dont elle estime que les conditions d'examen ne sont pas satisfaisantes : "Nous n'avons pas le temps de travailler la réforme des retraites sur le fond", explique Frédérique Tuffnell à LCP. Procédure accélérée, ordonnances, étude d'impact critiquée par le Conseil d'État... "Je pars sur une question de méthode avant tout, car je reste convaincue du bien-fondé d'un régime universel", précise-t-elle.
Des critiques qui font écho à celles de l'opposition qui, depuis plusieurs jours, étrille les conditions du débat en commission spéciale sur les retraites.
La députée n'a pas prévu de rejoindre un autre groupe politique et siégera donc chez les non-inscrits, comme Jennifer De Temmerman ou Paula Forteza qui ont rompu elles aussi avec le groupe macroniste ces dernières semaines.
Alors qu'Emmanuel Macron recevra mardi les députés de la majorité à l'Elysée, ce nouveau départ fait tomber les effectifs du groupe LaREM et apparentés à 300 membres à l’Assemblée nationale, contre 314 en 2017. La République en marche dispose donc toujours de la majorité absolue qui nécessite 289 élus au Palais Bourbon.