"Je ne demande pas un chèque en blanc", déclare Michel Barnier devant les députés du parti présidentiel

"J'ai besoin de vous et le président de la République a besoin de vous." Ce mardi 10 septembre au soir, le Premier ministre Michel Barnier, qui avait été invité à rencontrer les députés du groupe Ensemble pour la République (EPR) à l'occasion de leur journée parlementaire de rentrée à Rosny-sur-Seine (Yvelines), a noué le dialogue avec les élus du parti présidentiel. 

Je ne demande pas un chèque en blanc. Michel Barnier

A huis clos, il s'est exprimé devant les députés du groupe présidé par son prédécesseur à Matignon, Gabriel Attal, qui avait plaidé dans la matinée devant ses troupes pour une "logique de construction" avec le futur gouvernement Barnier, tout en défendant un "droit d'exigence" et de "liberté". 

"Vous avez des exigences, j'en ai aussi" a indiqué le nouveau Premier ministre, affirmant : "Je ne demande pas un chèque en blanc". Des propos rapportés, de sources concordantes, par des participants à la rencontre entre les députés de l'ex-majorité et Michel Barnier qui a, en outre, promis de respecter "toutes les sensibilités" au sein du groupe EPR.

 Il s'agit d'un nouveau gouvernement et pas d'un remaniement. Michel Barnier

Comme pour mieux marquer un changement d'époque, il a évoqué l'équipe qu'il est en train de constituer en déclarant : "Il s'agit d'un nouveau gouvernement et pas d'un remaniement". 

Plus tard dans la soirée, la rencontre a été qualifiée de moment "chaleureux" aussi bien du côté de Matignon que du côté de députés qui ont ensuite pu échanger de façon plus individuelle avec le chef du futur gouvernement. Une prise de contact au cours de laquelle Michel Barnier n'a, selon nos informations, pas abordé le fond de la politique qu'il entend mener. Tout juste a-t-il souligné, d'après un participant, que le premier des défis sera budgétaire. 

Selon son entourage, il s'agissait à ce stade de parler de sa méthode : "l'humilité, l'écoute, le respect et le dialogue avec les parlementaires". "Sa porte sera toujours ouverte", a fait savoir ce même entourage. Avant cette rencontre et en attendant d'en savoir plus sur le fond, un cadre du groupe avait résumé par l'expression "cinquante nuance de soutien" l'état d'esprit des députés Ensemble pour la République à l'égard du Premier ministre, qui leur a confié que son premier souvenir politique était une photo du Chancelier allemand Konrad Adenauer et du Président français Charles de Gaulle.