"Cinquante nuances de soutien" : Quel est l'état d'esprit des députés du parti présidentiel à l'égard de Michel Barnier ?
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Réunion de groupe lors de la journée parlementaire Ensemble pour la République, le 10 septembre 2024 - Crédit : Compte X @DeputesEnsemble
par Elsa Mondin-GavaSoizic BONVARLET, le Mardi 10 septembre 2024 à 18:30, mis à jour le Mardi 10 septembre 2024 à 18:43
Les députés du groupe Ensemble pour la République sont réunis à Rosny-sur-Seine, ce mardi 10 septembre, pour leur journée parlementaire de rentrée. L'occasion de sonder l'état d'esprit des élus du parti présidentiel quelques jours après la nomination de Michel Barnier à Matignon, alors que celui-ci viendra à leur rencontre en début de soirée.
Le programme a changé la veille pour le lendemain. Après quelques hésitations, le Premier ministre Michel Barnier a finalement été convié à la rentrée des députés Ensemble Pour la République à Rosny-sur-Seine (Yvelines) pour un premier échange à huis clos, ce mardi 10 septembre en début de soirée.
Avant d'accueillir le nouveau locataire de Matignon, le groupe s'est réuni dans la matinée à l'abri des caméras et des micros. Devant ses troupes, le président des députés EPR, Gabriel Attal, a réaffirmé la position qu'il entend adopter face à son successeur.
"Notre premier devoir envers les Français, envers nos électeurs c'est d'être dans une logique de construction, de tout faire pour que ça marche. Ne jamais être dans le blocage par principe. [...] Mais à côté des devoirs nous avons aussi des droits. Nous avons un droit d'exigence. Pas une majorité ne peut s'écrire sans nous. Pas un vote ne peut se gagner sans nous", a-t-il indiqué.
Avant d'accueillir le nouveau locataire de Matignon, le groupe s'est réuni dans la matinée à l'abri des caméras et des micros. Devant ses troupes, le président des députés EPR, Gabriel Attal, a réaffirmé la position qu'il entend adopter face à son successeur.
"Notre premier devoir envers les Français, envers nos électeurs c'est d'être dans une logique de construction, de tout faire pour que ça marche. Ne jamais être dans le blocage par principe. [...] Mais à côté des devoirs nous avons aussi des droits. Nous avons un droit d'exigence. Pas une majorité ne peut s'écrire sans nous. Pas un vote ne peut se gagner sans nous", a-t-il indiqué.
Le groupe et les 97 députés qui le composent (deux députés, Charlotte Parmentier-Lecocq et Xavier Roseren, ont rejoint lundi le groupe Horizons) partagent ce choix d'un soutien exigeant. "On est plus sur cinquante nuances de soutien" que sur de vraies divergences, constate un cadre du groupe. Une autre élue sort de cette réunion "rassurée" pour l'unité du groupe.
La volonté en cette rentrée est surtout de peser dans la configuration politique actuelle, à la fois nouvelle et inédite. "C'est important qu'on soit pris en considération pour ce qu'on est : le premier groupe avec qui Michel Barnier doit négocier. On est deux fois plus que les LR", revendique un député.
Un constat qui sonne comme un avertissement, alors que nombre de parlementaires de l'ex-majorité craignent que Les Républicains et le groupe de la Droite Républicaine présidé par Laurent Wauquiez à l'Assemblée nationale ne s'imposent dans la composition du futur gouvernement, ainsi que dans le programme du nouveau Premier ministre. L'idée qui a circulé, avant d'être rapidement démentie, de l'éventuel retour d'un ministère l'Immigration a déjà donné des sueurs froides à l'aile gauche des députés du parti présidentiel.
La volonté en cette rentrée est surtout de peser dans la configuration politique actuelle, à la fois nouvelle et inédite. "C'est important qu'on soit pris en considération pour ce qu'on est : le premier groupe avec qui Michel Barnier doit négocier. On est deux fois plus que les LR", revendique un député.
Un constat qui sonne comme un avertissement, alors que nombre de parlementaires de l'ex-majorité craignent que Les Républicains et le groupe de la Droite Républicaine présidé par Laurent Wauquiez à l'Assemblée nationale ne s'imposent dans la composition du futur gouvernement, ainsi que dans le programme du nouveau Premier ministre. L'idée qui a circulé, avant d'être rapidement démentie, de l'éventuel retour d'un ministère l'Immigration a déjà donné des sueurs froides à l'aile gauche des députés du parti présidentiel.
Preuve que le soutien à Michel Barnier n'est pas sans conditions, certains réfléchissent tout haut au comportement à adopter en cas de désaccord. En réunion de groupe, Gérald Darmanin, le ministre démissionnaire de l'Intérieur, après avoir plaidé pour une participation du bloc central au gouvernement de Michel Barnier, a énoncé l'idée d'un départ groupé des ministres en cas de divergences sur la ligne politique. D'autres ne s'interdisent rien, comme cette députée qui se dit prête à censurer le gouvernement si nécessaire : "On n'exclut pas de se désolidariser un jour, pas a priori, pas sur un premier texte mais sur des vrais marqueurs".
Encore faut-il trouver des marqueurs communs aux différentes sensibilités du groupe. Le pack législatif préparé cet été montre un certain nombre de priorités et d'incontournables qui font consensus parmi les députés Ensemble pour la République : l'Europe, le sérieux budgétaire, l'accélération de la transition écologique... Mais sur d'autres sujets plus sensibles, comme l'immigration, il faudra que le groupe adopte d'abord une ligne commune pour ensuite tracer des lignes rouges.
Encore faut-il trouver des marqueurs communs aux différentes sensibilités du groupe. Le pack législatif préparé cet été montre un certain nombre de priorités et d'incontournables qui font consensus parmi les députés Ensemble pour la République : l'Europe, le sérieux budgétaire, l'accélération de la transition écologique... Mais sur d'autres sujets plus sensibles, comme l'immigration, il faudra que le groupe adopte d'abord une ligne commune pour ensuite tracer des lignes rouges.
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