Assemblée nationale : Conférence des présidents de début de session, en présence de Michel Barnier

Sans majorité claire à l'Assemblée nationale, la capacité de Michel Barnier à gouverner et la durée de son bail à Matignon dépendront de la politique menée, mais aussi de la méthode qui sera la sienne à l'égard de la représentation nationale. Et chaque signe comptera. Le Premier ministre le sait. 

Ce mardi 24 septembre, il se rendra donc à l'Hôtel de Lassay, la présidence de l'Assemblée, pour la Conférence des présidents de rentrée, comme annoncé lundi par LCP. Cette instance, qui se réunit de façon hebdomadaire en période de session, établit notamment l'ordre du jour du Palais-Bourbon, dont l'initiative est partagée entre l'Assemblée nationale et le gouvernement. 

Une volonté "de dialogue et de respect" avec le Parlement...

Outre la présidente de l'Assemblée, la Conférence des présidents réunit les vice-présidents de l'institution, les présidents des groupes parlementaires, les présidents des huit commissions permanentes (lois, finances, affaires sociales, etc.), les rapporteurs généraux de la commission des finances et de la commission des affaires sociales, ainsi que le président de la commission des affaires européennes. Le gouvernement peut y déléguer un représentant, traditionnellement le ministre des Relations avec le Parlement. 

Cette semaine, la nouvelle ministre en charge des relations avec l'Assemblée nationale et le Sénat, Nathalie Delattre, sera effectivement présente. Ainsi donc, que Michel Barnier. Une façon d'afficher sa volonté d'instaurer - au-delà des débats politiques qui auront lieu sur le fond - de bonnes relations de travail avec les députés. Lundi matin, réunissant ses ministres à Matignon, le chef du gouvernement avait notamment expliqué que sa méthode serait faite "de dialogue et de respect" avec le Parlement, y compris avec les oppositions.

"Je suis d'une culture du compromis" a, quant à elle, indiqué Nathalie Delattre un peu plus tard dans la matinée, lors de la passation de pouvoirs avec sa prédécesseure, Marie Lebec. Une culture acquise au Sénat, où la ministre siégeait jusqu'à sa nomination au sein de l'équipe Barnier, et qu'elle compte bien continuer à pratiquer dans ses nouvelles fonctions, aussi bien au Palais du Luxembourg qu'au Palais-Bourbon. 

...Qui sera jugée par les députés à l'aune des actes

Des gages de bonnes volonté que les députés jugeront à l'aune des actes. D'autant que - compte tenu du temps pris par Emmanuel Macron pour nommer un Premier ministre et du temps nécessaire à celui-ci pour constituer son gouvernement - la procédure budgétaire a pris du retard. C'est dans ce contexte que le président de la commission des finances, Eric Coquerel (LFI), et le rapporteur général du budget à l'Assemblée, Charles de Courson (LIOT), se sont rendus à Matignon et à Bercy, la semaine dernière, pour obtenir des documents préparatoires au projet de loi de finances qu'ils ont fini par recevoir, en partie au moins, jeudi 19 septembre, comme s'y était engagé Michel Barnier. 

"J'entends que le Parlement a besoin de travailler sur le budget. C'est indispensable. Nous avons des parlementaires qui ont été élus pour cela (...). Le Parlement est en droit de demander les documents nécessaires à ce travail", avait déclaré la veille Yaël Braun-Pivet sur RTL, soucieuse - comme sous les précédents gouvernements - que l'institution qu'elle préside puisse légiférer dans de bonnes conditions. 

Une déclaration de politique générale stratégique

Ces dernières semaines, le Premier ministre s'est entretenu plusieurs fois avec la présidente de l'Assemblée, ainsi qu'avec le président du Sénat, Gérard Larcher, dans le cadre de la formation de son gouvernement. Deux jours après sa nomination à Matignon, il s'était notamment rendu à l'Hôtel de Lassay pour nouer le dialogue avec Yaël Braun-Pivet. Et la semaine dernière, alors que ses consultations touchaient à leur fin, il a reçu la présidente de l'Assemblée et son homologue du Sénat. 

Après la Conférence des présidents de la Chambre des députés ce mardi, Michel Barnier se rendra à celle de la Chambre des sénateurs le lendemain, mercredi 25 septembre. Une entrée en matière avec le Parlement avant la déclaration de politique générale, très attendue, que le Premier ministre prononcera, début octobre, à la tribune de l'Assemblée nationale.