Élections régionales 2021 : tous les présidents sortants réélus en France métropolitaine

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AFP
par Ariel GuezJuliette Lacroix, Raphaël Marchal, le Dimanche 27 juin 2021 à 17:51, mis à jour le Lundi 28 juin 2021 à 00:00

L'ensemble des présidents sortants en France métropolitaine sont réélus à la tête de leur région. Le scrutin a de nouveau été marqué par une participation très faible. Retrouvez les résultats, les principales déclarations des responsables politiques et les analyses de nos invités sur LCP.fr

Ce dimanche, les Français étaient appelés à voter pour le second tour de ces deux scrutins, qui visent à renouveler les 95 Conseils départementaux et les 17 Conseils régionaux et territoriaux. Malgré une très forte abstention, les électeurs ont décidé de renouveler leur confiance aux présidents sortants. En France métropolitaine, tous ceux qui se représentaient ont été réélus. A noter que le Front républicain a fonctionné en Paca, où Renaud Muselier (LR), arrivé deuxième dimanche dernier, devance finalement de 15 points Thierry Mariani (RN). Dans les Outre-mer, l'ex députée Huguette Bello, qui conduisait une liste d'union de la gauche, s'est imposée à La Réunion face à Didier Robert (LR).

L'essentiel à retenir

  • Tous les présidents sortants sont réélus en France métropolitaine. Renaud Muselier (LR), au coude-à-coude avec Thierry Mariani (RN) au premier tour, est largement en tête au second (57.7% contre 42.3%).
  • Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez (LR) et Carole Delga (PS) dépassent aussi les 50% des voix alors qu'ils étaient opposés à au moins deux candidats.
  • Comme au premier tour, l'abstention est très importante :  elle devrait atteindre 65,7%, selon Ipsos / Sopra-Steria.
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Prime aux sortants

Ils étaient (presque) tous arrivés en tête au premier tour : ils vont tous conserver leur siège. Tous les présidents de régions de France métropolitaine sont réélus selon les estimations de notre partenaire Ipsos / Sopra-Steria.
La liste d'union de la gauche de François Bonneau, dans le Centre-Val-De-Loire, obtient 38.5% et devance le RN (22.7%) et LR (22.7%)
Carole Delga domine les débats en Occitanie (57.8%) et bat Jean-Paul Garraud (RN, 23.9%) et le député LR Aurélien Pradié (18.3%)
Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France, obtient 53% des voix. Valérie Pécresse, en Île-de-France, bat Julien Bayou (44,1% contre 34,6%)
Dans les Pays de la Loire, la présidente LR Christelle Morançais devance de douze points le député ex-LaREM soutenu par EELV Matthieu Orphelin.  
Loïg Chesnais-Girard (PS) en Bretagne devance ses concurrents, mais, ayant obtenu 29.8%, n'est pas en mesure d'avoir seul la majorité absolu au conseil régional. 
Jean Rottner (LR) dans le Grand Est (39%), devance nettement Laurent Jacobelli (RN, 27.1%). Laurent Wauquiez écrase le match en Auvergne Rhône-Alpes avec 55.9% des voix. Et Hervé Morin , en Normandie, est confortablement réelu avec 44,2%.
En Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset (PS), avec  39.3%, devance la candidate du RN (18.9%).Même scénario en Bourgogne France-Comté pour la socialiste Marie-Guite Dufay. Enfin, en Corse, Gilles Simeoni est réelu.

Les Républicains, première force politique régionale

Autre enseignement de ce scrutin, au vu des premières estimations : la droite, qui conserve l’ensemble de ses régions, à l’exception de La Réunion, sort renforcée des élections. Un large motif de satisfaction pour LR que l’on disait menacé par les dissensions internes, notamment l’alliance compliquée avec LaREM en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Renaud Muselier est réélu à la tête de la région, avec une forte avance sur Thierry Mariani.

Le président des Républicains, Christian Jacob, n’a pas manqué de se féliciter des résultats de son parti, estimant que la droite était "aujourd'hui clairement la seule force d'alternance". Témoignant de “l’effondrement du Rassemblement national”, il a également évoqué une “humiliation pour La République en marche”. Xavier Bertrand (ex-LR), qui avait dû affronter une liste LaREM où figuraient cinq ministres au premier tour, est largement réélu selon les premières estimations, avec 53% des voix. Le président sortant, candidat à la présidentielle, a estimé que cette victoire lui donnait “la force d’aller à la rencontre de tous les Français”. Pour Valérie Pécresse, confortablement réélue avec 46% des voix, c’est une "équipe de France de la droite et du centre qui a émergé dans les régions" à l’occasion de ce second tour des élections. "Nous avons une grande responsabilité et j'y prendrai toute ma part", a-t-elle ajouté.

Douche froide pour le Rassemblement National 

Battu en Provence-Alpes-Côte d’Azur où le Rassemblement National avait ses chances de remporter la région, Thierry Mariani (42.7%) se place largement derrière le candidat LR, Renaud Muselier (53.7%). Lors d’une conférence de presse, ce dernier s’est félicité que "la logique d'unité" ait gagné. En Île-de-France, le vice-président du parti, Jordan Bardella arrive également loin derrière Valérie Pécresse et Julien Bayou avec seulement 11.8% des suffrages. Même constat dans les Hauts-de-France où Sébastien Chenu arrive deuxième (25.6%), largement distancé par Xavier Bertrand. Julien Odoul, en lice en Bourgogne-Franche-Comté arrive lui troisième derrière les forces de droite et de gauche. En Auvergne Rhône-Alpes, Andréa Kotarac s'effondre à 11%.

Malgré sa défaite lors de ce scrutin, Marine Le Pen a donné ce soir "rendez-vous aux Français" pour "construire l'alternance" dans la perspective de l'élection présidentielle.

Les écologistes se félicitent de leur progression

A gauche, les sortants arrivent tous en tête, avec des scores parfois très larges (comme Carole Delga en Occitanie). Mais à l'exception de La Réunion (voir plus bas), aucune région n'a été conquise par la gauche et les écologistes, qui avaient pourtant fusionné entre les deux tours en Île-de-France et dans les Pays de la Loire. Malgré la déception, EELV souligne sa progression par rapport au premier tour et surtout par rapport à 2015. "L'écologie est la seule force en dynamique", écrit ainsi sur les réseaux sociaux Julien Bayou, secrétaire national du parti. 

"Il y a en fait deux blocs qui sortent renforcés de ces élections", a quant à lui déclaré l'eurodéputé Yannick Jadot, saluant le bon score des Verts: "le bloc de droite incontestablement, mais il y aussi le bloc écolo et de gauche, autour de 34-35%". "Demain commence une autre élection", a ajouté le possible candidat à l'élection présidentielle. Sur ce futur scrutin, le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a estimé que son parti a la "responsabilité de rassembler l'ensemble de la gauche et des écologistes". 

Enfin, Jean-Luc Mélenchon s'est dit "satisfait et soulagé de la lourde défaite qu'a subi" le RN en PACA lors d'une prise de parole en ligne dimanche soir, remerciant "tous ceux qui ont fait un effort politique extrêmement douloureux" en donnant leur voix "pour que le RN soit battu".

LaREM en recul par rapport au premier tour

Le premier tour avait marqué l’échec de LaREM dans ces élections régionales. Absent du second tour dans plusieurs régions, le scrutin ce dimanche a confirmé cette débâcle, avec le recul de plusieurs candidats du parti présidentiel et de ses alliés. C’est notamment le cas dans les Pays-de-la-Loire, où l’ex ministre de la Transition énergétique, François de Rugy, s’effondre à 8.3% des voix (contre près de 12% au premier tour). En Île-de-France, Laurent Saint-Martin passe lui aussi sous la barre symbolique des 10%. En Nouvelle-Aquitaine, Geneviève Darrieusecq, la ministre déléguée aux Anciens combattants, termine dernière. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, qui figurait initialement parmi les meilleurs espoirs pour décrocher une région, se classe quatrième - et dernier - en Centre-Val de Loire, avec un score similaire à celui du premier tour (16.1%).

“Ces résultats sont une déception pour la majorité présidentielle", a reconnu Stanislas Guerini, sur BFMTV. Le délégué général de LaREM a préféré mettre en avant le “rôle responsable de la majorité présidentielle” dans l'échec du RN à s'emparer d’une région, notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une stratégie également retenue par Gabriel Attal. Le porte-parole du gouvernement a fait part de sa “satisfaction” après avoir constaté la baisse des scores de l’extrême droite.

Au sein de la majorité, tout le monde ne veut pas relativiser l'échec. François Bayrou, le président du MoDem, juge que les résultats des régionales sont "un coup de semonce" pour "la démocratie" et "la majorité", recommandant à l'exécutif de ne pas "passer par-dessus l'élection et recommencer comme c'était avant". "Le coup de semonce que les Français ont adressé s'adresse aussi à ceux qui sont aux responsabilités, parce que les Français n'ont probablement pas perçu le cap qu'ils avaient reconnus au moment de l'élection du président de la République", a-t-il analysé sur LCI.

Pas de majorité au Conseil régional de Bretagne ?

Selon les premières estimations, le président sortant de la région Bretagne, le socialiste Loïg Chesnais-Girard, est arrivé en tête avec 29,5%. Mais il n'obtient pas les 33% des voix nécessaires pour s'assurer seul la majorité absolue au Conseil régional. En prenant pour base les estimations de notre partenaire Ipsos / Sopra-Steria, les élus de la liste de Loïg Chesnais-Girard n'occuperont que 47% des sièges. 

Huguette Bello fait basculer La Réunion à gauche 

Huguette Bello termine devant le président LR sortant Didier Robert à La Réunion. La maire de Saint-Paul, qui conduisait une liste d'union de la gauche, recueille 51.85% des voix. "Le résultat signe notre victoire, la victoire des Réunionais, nous obtenons près de 51% des suffrages", a-t-elle déclaré peu avant l'arrivée des résultats définitifs.

Sur Twitter, le président du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon, a salué cette performance : "Victoire à la Réunion d'Huguette Bello, femme hors du commun et de sa liste de rassemblement. Merci à elle pour ses mots : 'la Reunion terre d'insoumission et de Résistance'"

 

Une abstention quasi identique par rapport au 1er tour

L'abstention est restée quasi identique dimanche au second tour des élections régionales et départementales, avec un petit rebond d'un peu plus d'un point par rapport au 1er tour (65,7 contre 66,7% dimanche dernier) mais un plongeon vertigineux par rapport aux scrutins précédents de 2015, selon les estimations de notre partenaire Ipsos / Sopra-Steria. (Il y a six ans, l'abstention était de 41,59%).

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Pourquoi les électeurs se sont-ils abstenus ce dimanche ?  D’après notre partenaire Ipsos/Sopra Steria, les électeurs ont décidé de massivement s’abstenir d’aller voter “pour manifester [leur] mécontentement à l’égard des hommes politiques” répondent environ 27% d’entre eux . La deuxième raison avancée par 23% de français est qu’ “aucune liste ou aucun candidat ne [leur] plait.” Et environ 20% admettent qu’ils "[n'avaient] pas la tête à aller voter.”