Le président des députés socialistes, Boris Vallaud, annonce sa candidature à la tête du PS

C'est désormais officiel. Le président du groupe "Socialistes et apparentés" à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, a annoncé jeudi qu'il était candidat au poste de premier secrétaire du PS, Sur France 2, le député des Landes a estimé pouvoir "être ce lien entre des socialistes qui prétendent ne pas s'entendre mais dont je sais qu'ils peuvent travailler ensemble".

L'élu a revendiqué vouloir être "le candidat du rassemblement" et affirmé que sa candidature ne visait pas "à effacer des têtes sur la photo de famille, mais au contraire à les additionner". Selon lui, cette décision n'est pas dirigée contre son collègue député de Seine-et-Marne et actuel premier secrétaire Olivier Faure, candidat à sa propre succession. Mais, assure Boris Vallaud, elle a vocation à être "une candidature avec lui, avec beaucoup d'autres, parce que je ne veux pas que nous vivions les divisions du passé qui nous stérilisent".

Je ne suis pas une candidature de plus (...) je peux être beaucoup de candidatures. boris vallaud

"Je ne suis pas une candidature de plus", a-t-il martelé, mais "je peux être beaucoup de candidatures" pour "créer ce collectif qui nous manque mais qui est indispensable compte tenu de la période et dans la préparation de l'échéance, notamment de 2027".

Déjà, la veille, dans une tribune publiée dans Libération, Boris Vallaud avait appelé, avec une cinquantaine de socialistes, à un congrès de "réconciliation" et de "doctrine", en défendant l'union de la gauche "à toute force mais pas à tout prix".

Combien y aura-t-il de textes d'orientation à la fin ?

Le député des Landes est en ligne avec la position défendue par la maire de Lille, Martine Aubry, qui a annoncé la semaine dernière qu'elle quittera son mandat dans les prochains jours, et qui défend une union de la gauche la plus large possible, mais sans le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon. "Il est déterminé à construire une candidature de La France insoumise sur la base du programme de La France Insoumise. Ça impose donc une responsabilité éminente pour le reste de la gauche de se rassembler", a estimé jeudi Boris Vallaud, appelant à construire un programme "au service des classes populaires, au service de celles et de ceux qui n'ont que leur force de travail pour vivre".

Reste que l'officialisation de cette candidature, qui bruissait déjà depuis quelques semaines, ne va pas manquer de crisper en interne, entre les partisans des uns et les soutiens des autres. Outre Boris Vallaud et Olivier Faure, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, s'est également dit candidat et la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, n'exclut pas non plus de s'engager à son tour dans la bataille.  

"Avec la sénatrice Laurence Rossignol et d'autres militants et élus, nous déposerons une contribution générale pour nourrir le débat qui permettra de dégager la meilleure équipe", a quant à lui déclaré mercredi dans Le Point le député Jérôme Guedj, qui veut "prendre toute [sa] part" dans le congrès à venir. Mais combien y aura-t-il de textes d'orientation (les courants du parti) à la fin ?

Je redoute que Boris Vallaud soit l'instrument de tous ceux qui veulent la peau d'Olivier Faure. Un soutien de l'actuel premier secrétaire du PS

"Je redoute que Boris Vallaud soit l'instrument de tous ceux qui veulent la peau d'Olivier Faure et ils sont nombreux", regrettait hier auprès de LCP un soutien de l'actuel premier secrétaire du PS, affirmant "craindre une alliance de la carpe et du lapin". Le même veut se rappeler le chemin parcouru ces dernières années : "Le PS était complètement tricard et il est redevenu central. C'est à mettre au crédit d'Olivier Faure." 

Une position loin d'être partagée par tous. "Ça fait sept ans qu'Olivier Faure ne se maintient que par la tactique politique ! Etre pour l'union, ce n'est pas un programme", rétorque un proche de Boris Vallaud, qui ajoute : "Lui les conflits, il les surmonte, il ne pète pas le parti en deux."

Lors du dernier congrès du Parti socialiste, à Marseille en 2023, la formation à la rose s'était très vivement divisée, notamment à coups d'accusations de "triche", avec Nicolas Mayer-Rossignol d'un côté et Olivier Faure de l'autre. Pour cette année, les dates sont connues : les militants seront appelés à voter sur les différents textes d’orientation le mardi 27 mai, puis sur le choix du premier secrétaire le 5 juin, avant le congrès national qui se tiendra du 13 au 15 juin.