Il faut une "nouvelle figure pour diriger le Parti socialiste", affirme François Hollande sur LCP

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François Hollande était l'invité de Lundi C'est Politique, ce lundi 7 octobre 2024.
François Hollande était l'invité de Lundi C'est Politique, ce lundi 7 octobre 2024.
par Maxence KagniLéonard DERMARKARIAN, le Lundi 7 octobre 2024 à 20:25, mis à jour le Mardi 8 octobre 2024 à 09:07

Invité de Lundi C'est Politique sur LCP, ce 7 octobre, l'ancien président de la République, François Hollande, a notamment prôné la constitution d'une "grande force socialiste et social-démocrate" qui pourrait s'ouvrir aux députés macronistes déçus. 

L'ancien président de la République, redevenu député de Corrèze le 7 juillet 2024 dernier, était l'invité ce lundi 7 octobre de Lundi C'est Politique

Créer une "grande force socialiste et social-démocrate"

François Hollande a exposé sa volonté de créer un "débouché politique" pour la "gauche réformiste" : "La condition c'est qu'il y ait un grand Parti socialiste" qui doit "avoir l'avantage par rapport à l'autre gauche et dans le pays", a expliqué l'ancien président de la République. Pour cela, il espère créer une "grande force socialiste et social-démocrate" afin de "se préparer à l'échéance de 2027".

François Hollande souhaite la tenue d'un Congrès du PS "au début de l'année prochaine" afin d'obtenir, espère-t-il, le remplacement d'Olivier Faure à la tête du parti. L'ancien chef de l’État prône une "nouvelle figure pour diriger le Parti socialiste" et souhaite "ouvrir la voie à un rassemblement plus large, avec les amis de Raphaël Glucksmann". Cette nouvelle force politique pourrait être ouverte aux députés déçus du macronisme, comme l'ancien président de la commission des lois, Sacha Houlié, ou Stella Dupont : "Oui, ce sera avec eux", a déclaré François Hollande, qui estime toutefois que ces élus doivent constituer leur propre groupe politique à l'Assemblée nationale.

Même s'il ne semble pas vouloir s'appuyer à l'avenir sur le Nouveau Front Populaire, François Hollande a justifié l'existence de cette alliance de gauche lors des dernières élections législatives : "S'il n'y avait pas eu l'alliance avec Les Ecologistes, le Parti communiste, la France insoumise et le Parti socialiste, (...) sans doute que l'extrême-droite aurait peut-être 250 ou 260 [députés]", a-t-il expliqué. "Il y avait une nécessité sinon c'était la disparition." L'ancien chef de l'Etat a par ailleurs annoncé qu'il allait voter la motion de censure du gouvernement Barnier, qui sera débattue mardi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale : "Cette motion de censure vise aussi à démontrer que le gouvernement Barnier ne tient que par le soutien du Rassemblement national."

Proche-Orient : "Aller vers un cessez-le-feu"

Tout juste un an après les attaques terroristes du Hamas en Israël, François Hollande a répété son soutien à "la sécurité d'Israël", "un principe intangible". "La réplique israélienne par rapport à l'acte terroriste du 7 octobre est une riposte qui est apparue et qui me paraît excessive dans ses moyens", a toutefois expliqué l'ancien président de la République. L'ancien président de la République s'est également dit favorable à "la création d'un Etat palestinien" même si ce n'est "pas le moment" pour la France de reconnaître officiellement son existence. 

"L'enjeu pour le moment, c'est le cessez-le-feu, c'est un processus de paix qui doit aboutir, pour la sécurité d'Israël, à la création d'un Etat palestinien", a expliqué François Hollande. Pour atteindre cet objectif, la France doit selon lui mener des discussions avec les Etats-Unis afin que ceux-ci puissent faire "pression sur Israël pour aller vers un cessez-le-feu" mais aussi "exercer une pression sur l'Iran".

"Nous ne sommes pas loin d'une guerre qui peut embraser toute la région", a déclaré François Hollande. Concernant les opérations israéliennes au Liban, l'ancien chef de l’État estime qu'il faut en "demander l'arrêt" à condition que "le Hezbollah arrête ses tirs de roquettes".

François Hollande a également dénoncé les conséquences du conflit israélo-palestinien en France : "Il y a eu depuis plusieurs d'années, dans un certain nombre de quartiers de nos villes, une radicalisation qui a provoqué des actes antisémites", a déploré l'ancien Président, qui a également évoqué une "attitude anti-israélienne qui fait qu'il y a une dérive vers l'antisionisme puis ensuite vers l'antisémitisme".

Budget : "Une multiplication de taxes"

François Hollande a par ailleurs critiqué le projet de budget 2025, qui doit être présenté cette semaine en conseil des ministres. Le gouvernement Barnier s'apprête à annoncer près de 40 milliards d'économies et 20 milliards de hausses d'impôts : "Ce qui est à craindre, c'est une multiplication de taxes", a déclaré François Hollande, qui a dénoncé "des solutions de facilité", "très injustes".

Pour autant, l'ancien président de la République, qui estime que "la croissance est déjà cassée", est favorable à certaines mesures d'économies : "Si on laisse ce déficit dériver, cela aura des conséquences sur la croissance aussi." François Hollande propose donc la suppression du service national universel (SNU), la suppression des exonérations de cotisations sociales pour les salaires "au-dessus de 3 Smic" ou encore la révision de certaines lois de programmations jugées "pas tenables".