Le Premier ministre a "jusqu'à lundi" pour répondre aux "lignes rouges" du Rassemblement national sur les textes budgétaires pour 2025 et éviter ainsi la censure, prévient Marine Le Pen, ce jeudi 28 novembre, via des déclarations au journal Le Monde. Malgré des annonces de Michel Barnier, un peu plus tôt dans la journée, notamment à propos des taxes sur l'électricité et de l'Aide médicale d'Etat, Marine Le Pen estime qu'"il y a encore des difficultés".
La phrase sonne comme un ultimatum. "Nous sommes jeudi, il a jusqu'à lundi", met en garde Marine Le Pen en s'adressant, via Le Monde, à Michel Barnier et en prenant l'opinion à témoin, ce jeudi 28 novembre en fin de journée.
Quelques heures plus tôt, dans une interview accordée au Figaro, le Premier ministre a fait plusieurs annonces répondant à des demandes qui, sans venir exclusivement du Rassemblement national, correspondent notamment à des "exigences" formulées par le groupe présidé par Marine Le Pen à l'Assemblée.
Dans cette interview, le chef du gouvernement indique notamment qu'il a décidé de ne "pas augmenter les taxes sur l'électricité" et qu'il veut "sensiblement" baisser les soins pris en charge par l'Aide médicale d'Etat (AME) à laquelle ont droit les sans-papiers.
"En outre, nous allons engager dès l'an prochain une réforme de l'AME pour éviter les abus et les détournements", affirme Michel Barnier.
Au-delà du RN, le renoncement à l'augmentation des taxes sur l'électricité, qui aurait eu pour effet de réduire la baisse de la facture annoncée pour l'an prochain, était demandé par la gauche et, à des degrés divers, par les groupes du socle gouvernemental. Et la question de l'AME est posée depuis longtemps par la droite, dont est issu le Premier ministre.
Mais, alors que le locataire de Matignon sera très certainement confronté à une motion de censure sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale la semaine prochaine, Marine Le Pen - qui menace de faire voter par ses troupes une motion qui serait présentée par les députés du Nouveau Front populaire - estime que le compte n'y est pas.
"Il y a encore des difficultés", déclare la triple candidate à l'élection présidentielle au Monde, évoquant un certain nombre de demandes non satisfaites par le gouvernement, en particulier dans le cadre du budget de la Sécu, parmi lesquelles la revalorisation des pensions de tous les retraités au 1er janvier et l'annulation des déremboursements de médicaments.
"Les ajustements qui sont en cours, et qui vont d'ailleurs dans les deux sens ne remettent en cause ni nos objectifs, ni nos engagements. Nous faisons tout pour rester autour de 5%" de déficit public, précise Michel Barnier au Figaro.
Désormais "chacun prendra ses responsabilités" lors du vote des budgets, à commencer par celui de la Sécurité sociale la semaine prochaine, a par ailleurs expliqué en substance le Premier ministre devant un parterre de PME réunis à Paris. Et d'ajouter : "Moi, j'aurai pris les miennes, je prends les miennes et ensuite, chacun devra prendre les siennes".