La composition du gouvernement de François Bayrou a été dévoilée ce lundi 23 décembre, suscitant de nombreux commentaires venus des différents bancs de l'Assemblée nationale. Tour d'horizon des premières réactions.
Borne, Valls, Darmanin, Retailleau... La composition du gouvernement de François Bayrou, annoncée par l'Elysée ce lundi 23 décembre en fin de journée, a immédiatement suscité de nombreuses réactions. A commencer par celle... du Premier ministre lui-même se disant "très fier" de son équipe. "Un collectif d’expérience pour réconcilier et renouer la confiance avec tous les Français", affirme-t-il sur X (ex-Twitter).
"Ce gouvernement permet de faire travailler côte à côte des personnalités venant d'horizons politiques divers", salue dans un communiqué le groupe "Les Démocrates" de l'Assemblée, émanation du MoDem de François Bayrou au Palais-Bourbon. Et les députés du Mouvement démocrate de souhaiter que "cet esprit de dépassement puisse se concrétiser dans la définition d'un projet de gouvernement équilibré et ouvert aux compromis avec les forces politiques qui ne souhaitent pas laisser aux extrêmes notre destin collectif".
La présidente de l'Assemblée nationale adresse, pour sa part, ses "félicitations" et ses "vœux de succès au nouveau gouvernement". "Les défis sont nombreux : élaborer un budget à la hauteur des attentes des Français et agir rapidement pour nos compatriotes mahorais", souligne Yaël Braun-Pivet sur X. "L'Assemblée nationale sera au rendez-vous pour accompagner ce travail avec responsabilité. Avançons ensemble."
Du côté des Républicains, qui comptent plusieurs des leurs au sein de l'équipe de François Bayrou, les réactions sont pourtant loin d'être enthousiastes. "Quelles que soient les réserves que nous pouvons avoir sur le gouvernement composé par François Bayrou, notre devoir est d’avoir comme seul raisonnement ce qu'est l’intérêt du pays dans la situation politique actuelle", réagit de son côté le président du groupe "Droite républicaine", Laurent Wauquiez, qui prévient : "Nos votes se décideront texte par texte. Si le cap de redressement du pays n’est pas clair, nous ne nous interdisons pas de retirer notre soutien".
A gauche, les différentes composantes du Nouveau Front populaire tirent à boulets rouges sur le tout nouveau gouvernement. "Un gouvernement rempli de gens désavoués dans les urnes et qui ont contribué à couler notre pays… avec le soutien de Marine Le Pen et du RN", fustige la présidente du groupe "La France insoumise", Mathilde Panot. "Ce gouvernement n’a qu’un seul avenir : la censure", juge-t-elle d'ores et déjà.
"Ce n’est pas un gouvernement c’est une provocation. La droite extrême au pouvoir sous la surveillance de l’extrême droite", considère de son côté le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. Provocation, un mot qui revient dans d'autres réactions venues du NFP. "C'est un gouvernement de provocation" a, elle aussi, écrit Sandrine Rousseau (Ecologiste et social) sur X. "Recyclage et provocation, ça va mal finir", estime, quant à elle, Elsa Faucillon (Gauche démocrate et républicaine).
De l'autre côté de l'hémicycle, la présidente du groupe "Rassemblement national", Marine Le Pen, juge que "les Français n’attendaient pas grand chose de la nomination d’un gouvernement qui s’appuie comme le précédent sur une absence manifeste de légitimité et une majorité introuvable". Et de prévenir l'exécutif : "Dans l’attente de l’alternance, nous saurons lui rappeler que rien ne peut se faire et se décider dans le dos de onze millions de Français".
"Les Français ont voté pour la rupture. Ils se retrouvent avec un gouvernement qui ressemble plus à l'école de la seconde chance pour ceux qui ont contribué à détruire notre pays, qu'à une équipe consciente de la volonté populaire" fustige, quant à lui, Laurent Jacobelli (RN).
Tout aussi critique, le président du groupe "Union des droites pour la République", Eric Ciotti, considère que "la coalition des minorités macronistes accouche en catastrophe d’un gouvernement enchaîné à l’impuissance du en-même-temps".