Darmanin "très inquiet" de l’impréparation des entreprises françaises en cas de Brexit dur

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par Vincent Kranen, le Jeudi 29 novembre 2018 à 12:22, mis à jour le Mardi 20 octobre 2020 à 21:22

Le ministre de l'Action et des Comptes publics a exprimé sa vive inquiétude, jeudi, devant les députés de la commission spéciale consacrée aux ordonnances anticipant un retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne. "Je pense qu'il est urgent que le monde des affaires français comprenne que le Brexit peut tout à fait arriver !"

Sommes-nous à quatre mois du chaos ? Le ministre Gérald Darmanin est en tout cas venu sonner l'alarme, devant les députés, face à la possibilité d'un retrait sans accord du Royaume-Uni de l'Union européenne d'ici le 29 mars 2019. Une vive inquiétude de Bercy, occupé notamment à la création de nouveaux postes de douanes, mais qui concerne surtout les entreprises françaises.

"Je suis très inquiet de la façon dont les entreprises françaises s'intéressent à ce sujet..."Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics

Le ministre de l'Action et des Comptes publics se plaint d'une absence de prise de conscience des risques potentiels pour les entreprises ayant des activités en Grande-Bretagne. "C'était déjà pas tellement mobilisé avant, mais alors ce n'est plus mobilisé du tout depuis que l'on a annoncé qu'il y aurait éventuellement un accord !", déplore Gérald Darmanin. Pour le ministre, ancien élu des Hauts-de-France, les entreprises persistent à penser que le Brexit n'aura pas lieu, "c'est ce que je comprends du monde des affaires français..."

"Nous sommes persuadés que cela va arriver"

Un sentiment d'urgence qui règne à Bercy, surtout en l'absence d'études économiques sur les conséquences d'un Brexit dur. Le ministre assure même, devant les députés, "ce qui m'inquiète surtout c'est que [les entreprises] ne s'intéressent pas, ou qu'elles croient que cela n'arrivera pas, alors que bien sûr nous sommes persuadés que cela va arriver". Des déclarations étonnantes et qui laissent à penser que le ministère de l'Economie et des Finances envisagerait donc, très sérieusement, que le Parlement britannique ne parvienne pas à voter le projet d'accord trouvé par Michel Barnier et qui doit être débattu à partir du 4 décembre et voté, normalement, le 11 décembre par la Chambre des communes.