La Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), a tenu son grand meeting d'entre-deux-tours, mardi 14 juin à Toulouse, en présence de Jean-Luc Mélenchon. La ville rose avait déjà été choisie par le chef de file de la France insoumise pour clore sa campagne présidentielle, le 3 avril dernier.
Si Toulouse a toujours été une ville symbolique pour la gauche, elle a pris une valeur particulière au lendemain du premier tour des élections législatives, cristallisant tous les espoirs de la Nupes dans la dernière ligne droite de la campagne. En effet, dans les dix circonscriptions de la Haute-Garonne, la Nupes s'est à chaque fois qualifiée pour le second tour, avec des ballottages souvent en sa faveur.
Des candidats présents sur l'estrade de la salle Jean Mermoz, à l'exception notable de Joël Aviragnet, député socialiste sortant candidat sous la bannière de la Nupes, mais dont la directrice de campagne est la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, laquelle n'avait pas caché ses divergences avec la coalition de gauche.
Jean-Luc Mélenchon a commencé son discours en commentant la déclaration du chef de l’État, prononcée quelques heures plus tôt, juste avant qu'il ne s'envole pour un déplacement officiel en Roumanie et en Moldavie. Une prise de parole destinée à inciter les Français à se mobiliser pour le second tour des élections législatives, dimanche 19 juin, afin qu'ils lui accordent une "majorité solide".
"Il s'est dit (...) 'je vais aller ailleurs me faire remarquer' et notamment sur la ligne de front avec la Russie, ce qui à moi me paraît imprudent pour le président de la République française", a déclaré Jean-Luc Mélenchon, évoquant un "sketch sur le tarmac". Comparant le chef de l'Etat fraîchement réélu à l'ex-Président des États-Unis, il a poursuivi : "C'est la mode à la Trump. Trump était spécialiste de ça. Avant de monter dans l'avion, il insultait tout le monde et puis il montait dans l'avion. Trump était son copain à Monsieur Macron (...) Je veux juste espérer que le Président français n'aille pas prendre toutes les mauvaises habitudes de Monsieur Trump, notamment face à un mauvais résultat électoral".
Le leader de la Nupes a ensuite développé un peu plus d'une heure durant ses sujets de prédilection, en fustigeant ce qu'il considère relever d'une inaction climatique de la part du gouvernement, mais aussi son "imprévoyance économique". Il a notamment évoqué la perspective d'un envol des prix du pétrole et reproché à Emmanuel Macron, qui est encore à la tête du Conseil de l'Union européenne jusqu'au 30 juin, d'être attentiste. "Qu'est-ce qu'il attend pour proposer au nom de la France le blocage du prix du pétrole ?", s'est ainsi exclamé Jean-Luc Mélenchon.
Il a également revendiqué au nom d'une politique en faveur du pouvoir d'achat de fixer le niveau minimum de la retraite à 1063 euros et réaffirmé sa volonté de ramener l'âge de départ à 60 ans. Le fondateur de La France insoumise a également évoqué l'ancien Premier ministre, Edouard Philippe, dont la formation politique, "Horizons", participe à la coalition présidentielle d'Emmanuel Macron : "Doudou, pour ce qui est de la retraite, c'est 67 ans. Ça va nous ramener à la période de 1910, où la première retraite a été à 65 ans (...) Si vous tenez compte des décotes, pour faire votre carrière complète, ça veut dire que vous ne partez pas avant 72 ans. Alors, à 71 ans, être à une tribune, on tient. Mais porter un sac de ciment, non". Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a défendu une réforme des retraites qui repousserait à terme l'âge légal de départ à 65 ans, ou 64 ans, en fonction des discussions à venir et du calendrier qui sera finalement choisi.
"Comme disait Karl Marx, le système capitaliste use les hommes et la nature, et j'espère que ça leur fait bien peur, que je leur parle de Karl Marx", a poursuivi Jean-Luc Mélenchon, avant de présenter le second tour des élections législatives comme "un référendum entre les néo-libéraux macronistes, et les solidaristes de la Nupes".