Procès du Rassemblement national : le parquet demande cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire contre Marine Le Pen

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Marine Le Pen (RN) à l'Assemblée nationale, lundi 6 février 2023
Marine Le Pen (RN) à l'Assemblée nationale, lundi 6 février 2023
par LCP.fr, le Jeudi 14 novembre 2024 à 07:30, mis à jour le Jeudi 14 novembre 2024 à 09:23

Cinq ans de prison, dont deux ans de prison ferme aménageables, et une peine d'inéligibilité de cinq ans assortie d'une demande d'exécution provisoire l'encontre de Marine Le Pen. C'est ce qu'a requis le l'accusation dans l'affaire des assistants du Rassemblement national au Parlement européen. La triple candidate à l'Elysée, qui pourrait être empêchée de se présenter en 2027 en cas de condamnation, a dénoncé la "violence" et "l'outrance" des réquisitions du parquet. 

 Cinq ans de prison, dont deux ans de prison ferme aménageables, et une peine d'inéligibilité de cinq ans assortie d'une demande d'exécution provisoire à l'encontre de Marine Le Pen. C'est ce qu'a réclamé l'accusation, mercredi 13 novembre, dans l'affaire des assistants parlementaires du Rassemblement national au Parlement européen, pour laquelle l'ancienne présidente du parti est jugée devant le tribunal de Paris avec 24 autres prévenus.

La peine de prison réclamée est aménageable, ce qui veut dire que la cheffe de file du groupe RN à l'Assemblée n'irait pas en prison. Mais Marine Le Pen pourrait être empêchée de se présenter à l'élection présidentielle de 2027 : le parquet a en effet réclamé que la peine d'inéligibilité soit assortie d'une exécution provisoire, c'est-à-dire qu'elle s'applique immédiatement, même en cas d'appel si Marine Le Pen était condamnée en première instance. 

Selon l'accusation, l'ex-présidente du Rassemblement national au "centre" d'un "système organisé" visant à faire du Parlement européen la "vache à lait" de sa formation politique au "mépris des règles démocratiques".

Je pense que la volonté du parquet est de priver les Français de la capacité de voter pour ceux qu'ils souhaitent. Marine Le Pen (présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale)

A la sortie de l'audience, la triple candidate à l'Elysée dénoncé la "violence" et "l'outrance" de ces réquisitions. "Je pense que la volonté du parquet est de priver les Français de la capacité de voter pour ceux qu'ils souhaitent" et de "ruiner le parti", a-t-elle ajouté. Rapidement, le Rassemblement national a lancé sur X (ex-Twitter) une campagne visant à soutenir Marine Le Pen avec le hashtag #JeSoutiensMarine, notamment relayé par le président du parti, Jordan Bardella, et de nombreux élus du Rassemblement national, dont le député du Loiret, Thomas Ménagé

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Hors du Rassemblement national, l'ex-ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin (Ensemble pour la République), a estimé qu'il "serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible et, ainsi, ne puisse pas se présenter devant le suffrage des Français". "Combattre Madame Le Pen se fait dans les urnes, pas ailleurs", a écrit le député du Nord sur son compte X. 

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Une réaction de Gérard Darmanin critiquée par le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. "Gros clin d’œil gênant de celui qui feint de plaindre celle dont il rêve de récupérer l’électorat" a dénoncé le député de Seine-et-Marne.

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La défense doit plaider à partir de lundi et la fin du procès est prévue le 27 novembre. Le tribunal rendra pas sa décision avant plusieurs mois