La dissolution annoncée par Emmanuel Macron le 9 juin dernier est la 19ème prononcée au cours de l’Histoire de France. C’est un roi qui a prononcé la première, et avant Emmanuel Macron, trois présidents de la Ve République y ont eu recours à cinq reprises. Paris gagnés ou paris perdus ? voici le récit des dissolutions les plus marquantes, avec l’historien Bruno Fuligni.
1816 : le roi face à la « chambre introuvable »
C’est un roi, Louis XVIII, qui use en premier du pouvoir de dissolution. Confronté à une majorité ultraroyaliste qui le fragilise, il dissout la « chambre introuvable » en septembre 1816. La nouvelle majorité sera-t-elle plus loyaliste ?
1877 : les monarchistes à la manœuvre
Le 16 mai 1877, le président Mac Mahon, monarchiste, décide de dissoudre la Chambre des députés, à majorité républicaine, dans l’espoir d’obtenir une majorité royaliste. A peine née, la 3ème République est-elle en danger ?
1962 : De Gaulle et la dissolution sanction
La motion de censure, déposée sur le texte instaurant l’élection présidentielle au suffrage universel direct, est un affront pour le président de Gaulle : même des élus de sa majorité ont manifesté leur opposition ! Après la dissolution, beaucoup de députés perdront leur siège… et plus aucun député ne votera de motion de censure jusqu’à nos jours.
1968 : une dissolution contre « la chienlit »
Les évènements de mai 68 ébranlent le pouvoir, le général de Gaulle dissout l’Assemblée. Un coup de poker, qui aurait pu tourner à l’avantage des forces de gauche.
1981 : une dissolution pour « la force tranquille »
Comment appliquer un nouveau programme de gauche, quand la droite dispose de la majorité absolue à l’Assemblée nationale ? Au lendemain de son élection, François Mitterrand a la réponse : il opte pour la dissolution.
1997 : la dissolution ratée de Jacques Chirac
En avril 1997, le président Chirac annonce la dissolution de l’Assemblée, un an avant l’échéance électorale. Résultat : la cohabitation la plus longue de la Ve République.