Le projet de loi d'accélération du nucléaire a été adopté par l'Assemblée nationale en première lecture, ce mardi 21 mars. Les députés ont voté en faveur du texte à une large majorité par 402 voix contre 130.
Une majorité confortable. Ce mardi, le projet de loi d'accélération du nucléaire a été adopté en première lecture par les députés, par 402 voix contre 130. L'approbation de ce texte "envoie un signal clair à une filière qui a souffert d'injonctions contradictoires dans le passé", s'est félicitée la ministre de la Transition énergétique, juste après le scrutin. La relance du nucléaire, "c'est être écologiste", a martelé Agnès Pannier-Runacher, qui a jugé qu'opposer "énergie nucléaire et énergies renouvelables était climaticide".
Adopté en première lecture par le Sénat en janvier, le texte a fait l'objet d'âpres débats sur la réforme contestée de la sûreté nucléaire, finalement écartée par les députés contre l'avis du gouvernement. Plusieurs représentants de groupes politiques de l'Assemblée ont d'ailleurs indiqué qu'ils avaient décidé de voter pour le projet de loi en raison du rejet de cette mesure à ce stade de la navette parlementaire et de la décision d'Agnès Pannier-Runacher de ne pas demander de seconde délibération.
Sans surprise, les trois groupes de la coalition présidentielle ont voté en faveur du projet de loi, comme le montre le détail du scrutin public. Mis à part Éric Alauzet (Renaissance) qui s'est abstenu et Hubert Ott (Démocrate) qui a voté contre, les 235 autres élus de la majorité présents ont approuvé le texte. Logiquement au vu de leur engagement passé, les députés Les Républicains ayant pris part au scrutin ont unanimement voté en faveur du projet de loi. Même chose concernant le groupe du Rassemblement national, qui milite lui aussi pour le développement de la filière nucléaire, sans pour autant donner un blanc-seing aux choix de l'exécutif.
Au sein d'autres groupes, les résultats sont davantage partagés. Le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) s'est majoritairement prononcé pour le texte - 14 pour, 1 contre, 3 abstentions, Benjamin Saint-Huile se félicitant à nouveau de la renonciation, à ce stade, de la fusion entre l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Enfin, deux camps se sont dessinés parmi les députés de la Nupes. Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, au sein duquel siègent les députés communistes, a globalement voté pour le texte (10 pour, 4 contre, 4 abstentions). Les députés des groupes La France insoumise et Écologiste ont unanimement voté contre, n'ayant jamais dévié de leurs intentions initiales. Une incertitude existait concernant les députés socialistes. Finalement, pas convaincu par le projet du gouvernement, les 31 élus du groupe s'y sont opposés.