Après sa rencontre avec Michel Barnier, Marine Le Pen laisse planer la menace d'une censure si le budget reste "en l'état"

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Marine Le Pen (RN) à l'Assemblée nationale, lundi 6 février 2023
Marine Le Pen (RN) à l'Assemblée nationale, lundi 6 février 2023
par Soizic BONVARLET, le Lundi 25 novembre 2024 à 11:00, mis à jour le Lundi 25 novembre 2024 à 14:15

Reçue par le Premier ministre à Matignon, ce lundi 25 novembre, la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, Marine Le Pen, a rappelé ses "lignes rouges", confirmant que son groupe voterait la censure si le budget n'était pas infléchi, notamment au regard de la question des impôts et du pouvoir d'achat des "classes moyennes et populaires".

"J'ai répété pour la énième fois quelles étaient les lignes rouges du Rassemblement national", a indiqué Marine Le Pen au sortir de son entrevue avec Michel Barnier, ce lundi 25 novembre. Alors que le Premier ministre consulte, à partir d'aujourd'hui, les présidents des groupes parlementaires d'opposition et qu'il a commencé cette série d'entretiens avec celui de ces groupes qui compte le plus de députés à l'Assemblée nationale, la présidente des élus RN du Palais-Bourbon a laissé planer la menace d'une censure si le budget restait "en l'état"En recevant ses opposants, le Premier ministre veut marquer sa volonté "d'écoute" et de "dialogue constructif", selon son entourage, qui ajoute que ce "moment important" porte "sur les textes financiers, mais aussi sur les autres enjeux du pays". 

Égrenant les mesures du budget qu'elle juge "inadmissibles", Marine Le Pen interrogée par la presse dans la cour de Matignon a fait valoir qu'il "n’y [avait] pas de nouveautés" en la matière, citant pèle mêle l'augmentation de la taxe sur l’électricité, la désindexation temporaire des retraites ou encore la baisse de remboursement des frais de santé. "Nous avons exprimé notre opposition au déremboursement des médicaments, en particulier quand l’aide médicale d’État n’est pas véritablement touchée", a-t-elle ainsi indiqué, ajoutant que le sujets liés à l'immigration, à l'agriculture, aux frais de fonctionnement de l’État ou encore au mode de scrutin proportionnel avaient été évoqués avec le Premier ministre.

Ma position n’a pas évolué, pas plus semble-t-il que n’a évolué celle du Premier ministre. Marine Le Pen (Rassemblement national)

"Nous ne renoncerons pas à défendre les Français", a aussi martelé Marine Le Pen, indiquant que si "le budget reste en l’état", la censure serait votée par ses troupes. Et de se montrer sceptique quant à la possibilité que les "lignes rouges" édictées soient véritablement prises en compte par Michel Barnier : "Monsieur le Premier ministre a défendu son budget", a indiqué Marine Le Pen, le décrivant "en même temps courtois et campé sur ses positions".

À sa sortie de Matignon, la triple candidate et double finaliste à l'élection présidentielle a relativisé le risque que ferait peser une censure sur la situation budgétaire du pays, réfutant l'idée qu'une chute du gouvernement sur ce sujet engendrerait le "chaos". Évoquant la procédure qui serait appliquée dans ce cas, elle a considéré que "si ce budget ne passe pas, ce sera le budget de l’année dernière qui s’appliquera", le jugeant "plutôt moins mauvais que le dernier, puisqu’il y a moins d’impôts qui pèsent sur les classes moyennes et populaires".

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