Le premier ministre démissionnaire et président du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée, a présenté ce matin son "pacte d'action" aux députés du camp présidentiel, réunis en visioconférence. Y figurent une quarantaine d'idées pour "alimenter le dialogue avec les autres formations politiques".
Garder la main. Une semaine après la désignation de Lucie Castets par le NFP comme candidate pour Matignon, et huit jours après la présentation par Laurent Wauquiez et la Droite Républicaine de leur "pacte législatif", le camp présidentiel sort du bois. Réunis ce matin en visioconférence, les députés Ensemble pour la République ont examiné le "pacte d'action" préparé par Gabriel Attal et les deux vice-présidents du groupe, Marc Ferracci et Stéphanie Rist.
Le document, destiné à définir les valeurs, les priorités et les lignes rouges du camp présidentiel dans la perspective d'une coalition, présente une quarantaine d'idées, déclinées en 6 axes. On y retrouve notamment l'environnement, la sécurité et les services publics.
Au rang des idées nouvelles, la possibilité pour les contribuables de "flécher" une partie de leur impôt sur le revenu vers une mission du budget de l’État. Ou encore un plan pour rehausser le niveau des élèves, baptisé "Stratégie Pisa 2030", du nom de l'évaluation créée par l'OCDE visant à tester les compétences des élèves de 15 ans en lecture, sciences et mathématiques. Au programme aussi une "conférence sociale sur les salaires et le partage de la valeur". Enfin côté institutions, outre la création d'une commission transpartisane chargée de réfléchir à des évolutions, figure la proposition d'un référendum par an, avec pour objectif « une démocratie revitalisée ».
Le reste des mesures constitue des prolongements des actions déjà entreprises ou annoncées avant la dissolution. Ainsi de la mise en place du nouveau congé de naissance, de la lutte contre les discriminations en entreprise, ou du versement automatique des aides sociales. Sur la question environnementale, le plan s'inscrit aussi dans la continuité avec le déploiement du Fonds Vert, le développement du nucléaire en parallèle des énergies renouvelables, et l'extension du dispositif de leasing social pour permettre aux particuliers de s'offrir une voiture électrique.
Côté fiscal, figurent des mesures déjà connues, comme l'alignement de la fiscalité des locations courte durée sur les longues, ou la taxation des rachats d'action et des surprofits des énergéticiens.
Enfin, le texte, qui vise à "alimenter le dialogue avec les autres formations politiques", donne des signes d'ouvertures. Pour la droite, un principe de "responsabilité budgétaire" et de stabilité fiscale, ainsi qu'une réflexion sur un "durcissement de la politique pénale", notamment en direction des mineurs. Pour la gauche, la réaffirmation de la "lutte indispensable contre le dérèglement climatique", la volonté d'avoir "des services publics plus forts" et "de nouveaux efforts pour soutenir l'attractivité du métier d'enseignant".
Autant de mesure destinées à "contribuer à la réflexion avec les futurs partenaires d'un pacte législatif commun". Une volonté qui sera difficile à faire aboutir face à une droite qui refuse toute coalition gouvernementale et une gauche pour l'heure arc-boutée sur le programme du NFP.