Dans un entretien à La Tribune Dimanche, le Premier ministre annonce qu'il engagera la responsabilité de son gouvernement sur les conclusions de la commission mixte paritaire (CMP) qui est parvenue à un accord sur le projet de loi de finances vendredi dernier. "Il faut passer sans tarder à l'adoption. Un pays comme le nôtre ne peut rester sans budget", déclare François Bayrou.
Le 49.3 pour une "sortie de crise". Le Premier ministre, François Bayrou, abrègera dès demain, lundi 3 février, les débats à l'Assemblée nationale pour "passer à l'adoption" du budget de l'Etat, et fera rapidement de même sur le budget de la Sécurité sociale, s'exposant ainsi au risque d'une motion de censure, mais espérant éviter la chute du gouvernement grâce aux concessions faites ces dernières semaines au Parti socialiste.
Dans un entretien à La Tribune Dimanche, le locataire de Matignon annonce qu'il engagera la responsabilité de son gouvernement sur les conclusions de la commission mixte paritaire (CMP), composée de sept député et de sept sénateurs, qui est parvenue à un accord sur le projet de loi de finances vendredi dernier. Après ce compromis élaboré par le "socle commun" (coalition présidentielle et droite), assorti de concessions aux socialistes, dans le but d'éviter une censure, "il faut passer sans tarder à l'adoption. Un pays comme le nôtre ne peut rester sans budget", déclare François Bayrou.
L'utilisation du 49.3 - également annoncé rapidement pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, dont l'examen reprend aussi lundi au Palais-Bourbon - débouchera en réponse sur une motion de censure, promise par La France insoumise, qui devrait être examinée et mise au vote mercredi.
Après avoir évité la chute de son gouvernement dans la foulée de sa déclaration de politique générale, François Bayrou devra l'éviter à nouveau sur les textes budgétaires, alors que le Rassemblement national et le Parti socialiste - sans lesquels la censure ne peut pas être adoptée - n'ont pas encore fait connaître leurs intentions. Ces derniers jours, tout en continuant de s'inscrire dans l'opposition et en critiquant les choix du gouvernement, les responsables socialistes ont insisté sur les concessions obtenues et la nécessité pour la France d'avoir un budget.
Une censure "serait rejetée avec colère par les Français". "Ces deux partis le savent aussi bien que moi", met en garde François Bayrou, pour qui les Français "ne veulent pas aller de destruction en destruction, vivre de censure en censure, de dissolution en dissolution".
Le Premier ministre centriste a reçu l'appui en ce sens d'un prédécesseur socialiste, Lionel Jospin. "Ce n'est pas aujourd'hui ce qui doit être fait", a jugé ce dernier sur France 5 à propos du vote de la censure.
(Avec AFP)