Budget 2025 : les députés du Rassemblement national présentent leur "contre-budget de rupture"

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Jean-Philippe Tanguy présente le contre-budget du RN, le mercredi 16 octobre 2024, à l'Assemblée nationale. LCP
par Maxence Kagni, le Mercredi 16 octobre 2024 à 16:30, mis à jour le Jeudi 7 novembre 2024 à 09:09

Le groupe présidé par Marine Le Pen a présenté, ce mercredi 16 octobre, son "contre-budget", lors d'une conférence de presse qui a eu lieu à l'Assemblée nationale. Le RN, qui propose de réaliser 15 milliards d'euros d'économies, menace de censurer le gouvernement si ses propositions se voient opposer un "blocage idéologique" de la part du gouvernement. 

Le Rassemblement national a présenté, ce mercredi 16 octobre, ses propositions en matière budgétaire. A quelques heures du début de l'examen en commission du projet de loi de finances pour l'année 2025, le groupe présidé par Marine Le Pen a organisé une conférence de presse à l'Assemblée pour dévoiler "un contre-budget de rupture avec 50 ans de déficits et de mauvaise tenue des comptes publics".

Jean-Philippe Tanguy, le fer de lance du RN en commission des finances, a dénoncé le "mauvais budget" présenté par le gouvernement, qui "crée des impôts, saupoudre l'effort fiscal sur l'ensemble de la société" et "ne baisse pas vraiment les dépenses". Le Rassemblement national, qui souhaite que "les dépenses croissent moins vite que l'inflation", propose de réaliser "15 milliards d'économies nettes". Les économies envisagées ramèneraient la hausse des dépenses à +1,6% (contre +2,1% dans le projet du gouvernement), en dessous des +1,8% d'inflation.

Jours de carence, train de vie de l'Etat, immigration... 

Ces économies seraient notamment réalisées par les régions et les établissements publics de coopération intercommunale (-1,3 milliard d'euros), ainsi que par des "coupes impactant l'appareil de l’Etat" (-4 milliards). Le RN propose de "rétablir l'égalité des jours de carence entre les fonctionnaires et les salariés du privé" ou de réduire "le train de vie de l’Etat" de 600 millions d'euros. 

Le contre-budget du Rassemblement national prévoit aussi "des coupes dans le budget de l'immigration" à hauteur de 4 milliards d'euros. Pour atteindre cet objectif, il prône le remplacement de l'aide médicale d’Etat par "une aide médicale d'urgence", la réservation de l'hébergement d'urgence aux "personnes en situation régulière", ou encore l'octroi de la prime d'activité aux seules personnes de nationalité française.

Les députés RN évoquent, par ailleurs, une "restriction de l'aide publique au développement" et une "baisse de la contribution de la France à l'Union européenne".

Dans son projet de budget, le groupe présidé par Marine Le Pen propose, en outre, un "rééquilibrage fiscal important, de plus de 20 milliards d'euros". Avec pour mesure principale une "taxation sur les rachats d'action à hauteur de 33%", qui rapporterait "presque 9 milliards d'euros". "Nous voulons éteindre les rachats d'action", a expliqué Jean-Philippe Tanguy, qui annonce également le souhait de créer un "impôt sur les surdividendes".

Le RN propose également créer une "taxe sur l'accès des GAFAM à la bande passante française", un "visa touriste" payant pour les étrangers (hors UE) de 50 euros, et une "redevance d'accès" pour les fournisseurs d'énergie alternatifs.

"Rendre du pouvoir d'achat aux Français"

Les députés RN affirment aussi vouloir "rendre 15 milliards d'euros de pouvoir d'achat nets aux Français, en particulier aux classes moyennes et populaires", a expliqué Jean-Philippe Tanguy. Pour ce faire, les élus du parti de Jordan Bardella entendent annuler le report de six mois de l'indexation des retraites sur l'inflation, supprimer la hausse de la taxe sur l'électricité, baisser la TVA sur l'énergie, supprimer la TVA sur les produits de première nécessité, ou encore "rendre cinq millions d'euros aux entrepreneurs".

Le Rassemblement national, qui refuse la baisse d'allègements de cotisations au niveau du Smic, souhaite, par ailleurs, "maintenir les investissements d'avenir". Ses élus disent vouloir préserver les équilibres des lois de programmation sur la justice, la recherche ou encore en "maintenir les efforts en matière de sécurité". "Nous rétablissons aussi 2 000 postes d'enseignants", a déclaré Jean-Philippe Tanguy.

Et le groupe de Marine Le Pen de mettre en garde le gouvernement : ses députés sont "prêts à revoir [leur] copie" pour "améliorer" leurs propositions et à effectuer des "aménagements techniques". En revanche, le RN refusera tout "blocage idéologique". "Nous n'hésiterons jamais à censurer un budget de faillite, qui ponctionne les Français, qui ruinent les entrepreneurs", déclare Jean-Philippe Tanguy