La candidate désignée par la gauche pour Matignon, Lucie Castets, a dessiné dimanche, dans un entretien à la Tribune, les grandes lignes de ce à quoi pourrait ressembler le premier budget d'un éventuel gouvernement du NFP. Elle promet une "grande réforme fiscale" et prend ses distances avec le pacte de stabilité européen.
Prendre les devants. Nonobstant le refus affiché par Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets à Matignon, la candidate du NFP au poste de premier ministre avance ses pions. Dans un entretien à la Tribune, ce dimanche, elle décline ainsi ses premières pistes budgétaires.
Lucie Castets fait ainsi savoir dans le quotidien économique son intention d'aller "chercher des recettes fiscales et sociales à hauteur de 150 milliards d'euros à l'horizon 2027, afin de financer notre programme et de réduire le déficit". Elle promet une "grande réforme fiscale" avec "la progressivité de l'impôt sur le revenu" qui passerait "à 14 tranches", comme le prévoit le programme du NFP. Soit, assure l'énarque, "une baisse d'impôt" pour "une grande partie des ménages". Mais une taxation nettement accrue pour les plus aisés.
Autres mesures fiscale annoncée dans le programme du NFP, et confirmée par Lucie Castets : le retour de l'impôt sur la fortune, ainsi qu'un élargissement de "la taxation du patrimoine". La candidate à Matignon, entend également lutter contre l'évasion fiscale, souhaitant que "les expatriés fiscaux payent leurs impôts au fisc français, comme le font les Américains expatriés vis-à-vis du fisc des États-Unis".
Au rang des économies, elle préconise, dans les aides aux entreprises, l'arrêt des "dispositifs les plus coûteux, par exemple les baisses de cotisations, qui sont surdimensionnées".
Quant aux premières dépenses confirmées, elles concernent notamment des hausses d'effectifs dans la fonction publique. Il faut « mettre plus d’infirmiers et d’infirmières à l’hôpital, mettre un prof dans chaque classe, permettre aux gens d’avoir des jugements donnés rapidement », fait savoir Lucie Castets.
Interrogée sur la trajectoire budgétaire qu'elle compterait suivre, la prétendante du Nouveau Front populaire (NFP) à Matignon, a indiqué n’avoir pas pour « objectif premier de respecter le pacte de stabilité » européen, qui limite le déficit public à 3 %. Ce pacte « a été mal renégocié. La France proposera une nouvelle discussion » avec Bruxelles, précise-t-elle, sur ces règles contraignantes. Et ce, alors que Paris doit présenter à la commission européenne un plan pour redresser ses comptes d’ici le 20 septembre prochain et que ses marges de manœuvre sont pour le moins limitées.
La France a été placée en procédure pour déficit public excessif par la Commission européenne après avoir affiché un déficit à 5,5 % du produit intérieur brut en 2023.