Crèches : le Bureau de l'Assemblée saisit la justice à propos d'une accusation de "faux témoignage" à l'encontre d'Aurore Bergé

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par Maxence Kagni, le Mercredi 9 octobre 2024 à 12:53, mis à jour le Mercredi 9 octobre 2024 à 13:01

Le Bureau de l'Assemblée nationale, au sein duquel le Nouveau Front populaire est majoritaire, a validé la transmission à la justice de la "demande d'engagement de poursuites" contre Aurore Bergé, à l'initiative de députés de gauche accusant l'ex-ministre de "faux témoignage" devant la commission d'enquête sur "le modèle économique des crèches".

Le Bureau de l'Assemblée nationale a décidé de transmettre à la justice la "demande d'engagement de poursuites" à l'encontre d'Aurore Bergé, à l'initiative de députés de gauche accusant l'ex-ministre de "faux témoignage" devant la commission d'enquête sur "le modèle économique des crèches". Cette saisine a été votée par 10 voix contre 9. Seuls les représentants du Nouveau Front populaire ont voté en faveur de la transmission à la justice. 

"Le NFP - majoritaire au bureau de l’Assemblée nationale - a sans surprise décidé une nouvelle fois de se soumettre à LFI et sa demande infondée à mon encontre. La gauche n'en finit plus son naufrage politique et démocratique", a réagi Aurore Bergé sur X (ex-Twitter). 

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Auditionnée le 30 avril 2024, Aurore Bergé avait déclaré devant les députés qu'elle n'avait eu, lorsqu'elle était ministre des Solidarités et de la Famille (juillet 2023-janvier 2024), aucun "lien personnel, intime ou amical, ni d'accointances" avec Elsa Hervy, la déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC).

Des déclarations contredites par le journaliste d'investigation Victor Castanet, qui dénonce dans son livre "Les Ogres" les dérives de certains groupes privés de crèches. Interrogé le 3 octobre par Franceinfo, le journaliste a déclaré qu'il y avait eu "une entente" entre Aurore Bergé et Elsa Hervy "pour étouffer l'incendie et pour s'épargner mutuellement".

Victor Castanet ajoutant disposer de plusieurs "sources" et "éléments" qui lui ont rapporté qu'"Aurore Bergé a œuvré avec Elsa Hervy, main dans la main, pour s'opposer à la tenue d'une commission d'enquête il y a un an sur le sujet" des crèches privés. Le journaliste a récemment rendu public ce qu'il assure être un courriel adressé par Aurore Bergé à sa directrice de cabinet, dans lequel l'ex-ministre qualifierait Elsa Hervy de "copine". Victor Castanet a également publié un autre message, dans lequel Elsa Hervy aurait écrit à un collaborateur de la ministre "J'obéis" en parlant de la mise en place d'un plan de communication.

Aurore Bergé porte plainte pour diffamation

Des accusations catégoriquement démenties par Aurore Bergé, qui a annoncé avoir "déposé plainte pour diffamation""En aucun cas, je n'ai menti dans une commission d'enquête, en aucun cas, je ne me suis parjurée", a déclaré sur Franceinfo la députée Ensemble pour la République niant, en outre, tout lien avec Elsa Hervy. Aurore Bergé dénonce des "allégations basées sur les dires d'adversaires politiques". "J'ai changé la loi pour permettre que les grands groupes privés soient mieux contrôlés", a notamment  expliqué l'ancienne ministre. Selon elle, le livre de Victor Castanet comporte "des extraits, des bouts, des bribes" ou encore "des échanges qui sont tronqués", "caviardés".

Ce mercredi 9 octobre, le Bureau de l'Assemblée nationale a donc validé la demande de saisine de la justice contre Aurore Bergé, initiée par les députés LFI et écologistes. "Il ne s'agit pas juste de dire qu'Aurore Bergé a menti, ce qui semble assez évident lorsque l'on voit les documents et les déclarations qui ont été faites sous serment", avait expliqué mardi, lors d'une conférence de presse, la présidente des députés LFI Mathilde Panot. "Il s'agit de montrer que, du fait de cette action, des mesures indispensables n'ont pas pu être prises", a ajouté la députée insoumise.

Il reviendra désormais à la justice d'engager, ou non, des poursuites contre l'ancienne ministre. "Cette décision de transmission ne vaut pas décision de justice", a d'ailleurs rappelé la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet

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