Dénonciation des accords franco-algériens de 1968 : un texte du RN adopté, à une voix près, à l'Assemblée

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Marine Le Pen LCP 30/10/2025
Marine Le Pen à l'Assemblée nationale, le 30 octobre 2025 (© LCP)
par LCP.fr, le Jeudi 30 octobre 2025 à 11:10, mis à jour le Jeudi 30 octobre 2025 à 13:37

Une proposition de résolution "visant à dénoncer les accords franco-algériens de 1968", présentée par le groupe Rassemblement national, a été adopté à une voix près par les députés (185 pour, 184 contre). Le texte - à forte portée symbolique et politique, mais sans valeur législative et contraignante pour le gouvernement - était présenté, ce jeudi 30 octobre, par les députés RN dans le cadre de leur journée d'initiative parlementaire. 

C'est une première. Le Rassemblement national a réussi à faire adopter l'un de ses textes à l'Assemblée nationale. Il s'agit de la proposition de résolution "visant à dénoncer les accords franco-algériens de 1968", qui était examinée dans le cadre de la journée d'initiative parlementaire réservée au groupe présidé par Marine Le Pen, ce jeudi 30 octobre, dans l'hémicycle du Palais-Bourbon. 

Ce texte - à forte portée symbolique et politique, mais sans valeur législative et contraignante pour le gouvernement - a été adopté par 185 voix "pour" et 184 voix "contre"

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La proposition de résolution a été votée avec les voix des députés du Rassemblement national et celles de leurs alliés de l'Union des droites pour la République, mais aussi grâce aux voix des Républicains et d'Horizons

"C'est une journée qu'on peut qualifier d'historique pour le RN", s'est aussitôt félicitée Marine Le Pen, soulignant qu'il s'agissait du premier texte de son groupe approuvé par l'Assemblée nationale, en dépit de l'opposition de la gauche, du parti présidentiel et du gouvernement. 

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Le chef de file du groupe UDR, Eric Ciotti, s'est lui aussi réjoui de l'adoption de la proposition de résolution. "C'est une victoire pour la France, qui cesse d'être humiliée par la dictature algérienne", a-t-il déclaré. Avant de critiquer le président du groupe Ensemble pour la République et patron de Renaissance, Gabriel Attal : "Il prône l'abrogation des accords de 1968, et quand ce texte vient dans l'hémicycle, il s'y oppose. C'est de la politique politicarde". A la tribune, Laure Miller (EPR) a expliqué que les députés du parti présidentiel étaient "favorables à la remise en cause" des accords franco-algériens, tout en critiquant la proposition du RN et en indiquant que son groupe voterait contre.  

"C'est le retour de l'OAS à l'Assemblée"

Sur les bancs de la gauche, l'adoption de ce texte a été accueillie avec amertume et colère. "Ce qu'on vient de vivre dans l'hémicycle, c'est inacceptable. L'absence des macronistes a donné une victoire au RN", a fustigé la présidente du groupe Ecologiste et social, Cyrielle Chatelain, pointant l'absence d'une grande partie des députés Ensemble pour la République. Et d'ajouter : "Il nous a manqué une voix. Et c'est celle de Gabriel Attal", absent de l'hémicycle. 

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"Fils d'ouvrier algérien", Abdelkader Lahmar (La France insoumise) a fait part de son "inquiétude" après avoir entendu "des députés qui nous considéreraient presque comme des ennemis de l'intérieur". "C'est le retour de l'OAS à l'Assemblée", a-t-il lancé, en référence à l'organisation clandestine d'extrême droite qui mena des actions terroristes pour tenter de maintenir l’Algérie française au début des années soixante.

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Le président de la commission des affaires étrangères, Bruno Fuchs (MoDem) a, lui aussi, déploré l'adoption du texte. "Horizons respecte la position initiale d'Edouard Philippe. Mais c'est coupable. On ne vote pas avec le RN quelque chose d'aussi néfaste à l'intérêt de la France" a-t-il considéré, reconnaissant en outre que les élus EPR étaient "très peu nombreux" et que les élus de son propre groupe, Les Démocrates, auraient pu davantage se mobiliser.

Comme tous les députés Droite républicaine présents dans l'hémicycle, Fabien Di Filippo (Les Républicains) a voté en faveur de la résolution. "C'est un vote de fond de notre part pour faire respecter les intérêts de la France", a-t-il affirmé. "On ne vote pas [ce texte] parce qu'il vient du RN, mais parce qu'il reprend à la virgule près quelque chose qu'on a défendu. Je ne vois pas où est le malaise."