Equipe de football de l'Assemblée : la gauche boycotte un match et Aurore Bergé appelle à ne pas y participer en raison de la présence de députés RN

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Ballon de football
par Raphaël Marchal, le Mardi 27 septembre 2022 à 19:37, mis à jour le Mardi 27 septembre 2022 à 20:46

Les députés de La France insoumise, suivis par leurs collègues de gauche, ont annoncé leur décision d'annuler leur participation à un match de football caritatif, organisé mercredi 28 septembre, en raison de la présence de quatre élus du Rassemblement national au sein de l'équipe de l'Assemblée. Dans un message, la présidente du groupe Renaissance, Aurore Bergé, "recommande" à ses députés "de ne pas participer" au match.    

C'est une décision de dernière minute. La veille d'un match de football caritatif engageant l'équipe de France de football de l'Assemblée nationale, les députés du groupe La France insoumise, suivis par les élus des groupes Socialistes et Ecologiste, ont décidé d'annuler leur participation à ce match. En cause, la présence de quatre députés issus du Rassemblement national dans la formation transpartisane de l'Assemblée qui doit affronter d'anciens internationaux, comme Robert Pirès ou Christian Karembeu

"Le Rassemblement national a voulu faire de ce match [...] un objet de récupération politique visant à affirmer sa prétendue 'normalisation'", écrivent les joueurs LFI dans un communiqué, se disant "plus enclins à tacler l'extrême droite qu'à lui faire des passes". Les élus font néanmoins savoir que leur absence au stade Émile Anthoine, situé à proximité du Trocadéro, ne se fera pas au détriment de l'association qui devait bénéficier de l'événement. Une participation financière sera apportée à e-Enfance, qui lutte contre le cyberharcèlement, font-ils savoir. "On ne va pas faire croire qu'on est coéquipiers sur le terrain alors qu'on les combat dans l'hémicycle", complète Boris Vallaud (PS).

Le Rassemblement national dénonce le boycott 

"Cela montre qui sont les extrémistes", réagit Emmanuel Blairy (RN). Le député du Pas-de-Calais, qui joue au poste de gardien de but, déplore cette décision. "Les Français attendent mieux que ça, davantage de hauteur", juge-t-il, ajoutant : "Si on est un parti extrémiste, qu'on nous interdise. Mais on a été élu par le peuple français."

"Je suis très surpris que ça arrive la veille du match, alors qu'il était prévu depuis longtemps. Cela s'apparente à un coup politique pour évacuer les affaires Quatennens et Bayou", estime pour sa part Alexandre Sabatou (RN), milieu de terrain de l'équipe. "Rien d'étonnant de la part de l'extrême gauche", ajoute-t-il, indiquant que cette décision ne l'empêchera pas de disputer la rencontre. "Tant pis pour eux. On aurait été prêt à dépasser les clivages."

Aurore Bergé recommande de ne pas participer au match 

Un boycott qui attriste Karl Olive (Renaissance) qui estime qu'une équipe composée de l'ensemble des groupes aurait pu montrer une "meilleure image de l'Assemblée". "J’espère que ce n'est pas une réponse à l'affaire Quatennens et Bayou", ajoute celui qui est l'un des capitaines de l'équipe.

Mais dans la soirée, la présidente du groupe Renaissance, Aurore Bergé, a envoyé un message au députés de sa famille politique, dans lequel elle écrit : "Je ne peux que recommander de ne pas participer à un match qui donnera lieu à une "photo d'équipe" où on reprendra donc la formule que nous "portons le même maillot" que les élus du Rassemblement national.  

"Nous n'avons pas choisi la composition de notre Assemblée ni la représentation institutionnelle qui en découle. C'est le choix des Français et nous le reconnaissons comme tel (...), mais nous choisissons avec qui nous travaillons, négocions et encore plus avec qui nous formons une "équipe", explique Aurore Bergé qui conclut : "Nous ne jouons pas dans la même équipe. Ni extrême droite, ni extrême gauche."