À la tête d'un groupe de travail en lien avec les Etats généraux de l'information, les députés Violette Spillebout (Ensemble pour la République) et Jérémie Patrier-Leitus (Horizons), ainsi que l'ex-député Laurent Esquenet-Goxes (Démocrate), ont rédigé une proposition de loi visant à renforcer la confiance dans les médias et à garantir l'accès à une information fiable dans un environnement en perpétuelle mutation.
Restaurer la confiance dans les médias, garantir une information fiable et pluraliste, lutter contre les ingérences étrangères... Ce sont quelques-uns des axes de travail sur lesquels des députés issus de groupes de la coalition présidentielle ont planché six mois durant, afin d'apporter leur contribution aux Etats généraux de l’information. Au terme de ce travail, Violette Spillebout (Ensemble pour la République), Jérémie Patrier-Leitus (Horizons) et leur ex-collègue Laurent Esquenet-Goxes (Démocrate) ont présenté, mardi 17 septembre, un livre blanc intitulé "Tous citoyens de l’information, les 100 propositions des députés de la majorité présidentielle", dont les mesures phares sont reprises dans une proposition de loi en cours de dépôt de l'Assemblée nationale.
Évoquant une "guerre de l'information", les députés soulignent la nécessité "d'armer" les citoyens en devenir par l'éducation aux médias et à l'information (EMI). "Nous sommes nombreux à penser que l'éducation à l'esprit critique envers l'information devient une urgence démocratique, et qu'il doit donc y avoir des heures dédiées au sein du programme scolaire", a martelé Violette Spillebout.
Il s'agirait ainsi d'intégrer systématiquement des heures d’EMI aux programmes scolaires, de mettre en place un fonds pour assurer les remplacements des journalistes lorsque ces derniers effectuent des missions en lien avec l'éducation aux médias, ou encore d'en renforcer les moyens dédiés dans l’audiovisuel public.
Indiquant s'être mobilisé avec les journalistes du Journal du dimanche contre l'arrivée de Geoffroy Lejeune à la direction de la rédaction, en août 2023, Laurent Esquenet-Goxes a évoqué les pistes de réflexion inspirées par cet épisode.
L'une d'entre elles, reprise dans la proposition de loi qui a été préparée, vise à "renforcer le rôle des sociétés de journalistes en leur donnant une place au sein du conseil d'administration de leur média". Il s'agirait également d'associer la rédaction et son éventuel comité d’éthique en cas de nomination d’un nouveau directeur de la rédaction.
Soulignant les risques inhérents à la pratique du métier, le texte proposera également de créer "une circonstance aggravante" liée au statut de journaliste d'une victime potentielle, si celle-ci est attaquée dans le cadre de sa profession.
Pour restaurer la confiance des citoyens envers les journalistes et prévenir les conflits d'intérêt, les rédacteurs de la proposition de loi soutiennent, en outre, l’instauration d’un dispositif obligatoire d’enregistrement auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), auquel sont déjà soumis les élus.
Imputant le développement des infox (ou "fake news") à des tentatives de déstabilisation extérieures, Violette Spillebout a souligné l'importance de renforcer les moyens de Viginum, la plateforme étatique chargée de la vigilance et de la protection contre les ingérences numériques étrangères. Elle a également souligné la nécessité de développer au sein des médias une stratégie globale de lutte contre ces ingérences étrangères.
Dans l'attente de l'inscription de la proposition de loi à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, ses auteurs considèrent qu'un certain nombre de mesures pourraient passer par un autre véhicule, à savoir le projet de loi de finances pour 2025. Des amendements seront ainsi présentés, en particulier pour renforcer les moyens de l'Arcom ou ceux de l'EMI, ainsi que pour revoir le système des aides publiques à la presse.