Gouvernement Borne : "rien ne change" pour les oppositions

Actualité
Image
Olivier Dussopt, Gérald Darmanin et Bruno Le Maire restent au gouvernement (AFP)
par Jason Wiels, le Vendredi 20 mai 2022 à 16:48, mis à jour le Vendredi 20 mai 2022 à 18:17

La nomination de vingt-sept ministres et secrétaires d'État, dont une moitié de personnalités déjà présentes au sein du gouvernement sortant donne aux oppositions l'opportunité de faire le procès en immobilisme de l'exécutif, à trois semaines des élections législatives. 

On prend les mêmes et on recommence ? C'est l'angle d'attaque retenu par les opposants à Emmanuel Macron après la nomination vendredi du gouvernement d'Élisabeth Borne. Elle-même présente au sein de l'exécutif tout au long du précédent quinquennat, la Première ministre sera en effet entourée de personnalités bien connues des Français, parfois confortées au même poste : Bruno Le Maire (Économie et Finances), Gérald Darmanin (Intérieur), Eric Dupond-Moretti (Justice).

D'autres ministres changent de périmètre mais étaient eux aussi déjà présents sous le dernier gouvernement de Jean Castex, comme Amélie de Montchalin (Transition écologique), Sébastien Lecornu (Armées), Brigitte Bourguignon (Santé), ou encore Olivier Véran (Relations avec le Parlement),  En tout, quatorze ministres ou secrétaire d'État sont reconduits sur vingt-sept nominations.

Un constat qui inspire à Mathilde Panot, présidente des députés La France insoumise, un commentaire acerbe : "On prend la même bande nuls et on recommence." "Économie, sécurité, justice : tous ceux qui ont lourdement échoué sont reconduits. Quel mépris envers les Français !", estime de son côté Marine Le Pen.

"Ça valait vraiment la peine (...) de nous faire attendre si longtemps", persifle Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, tandis que Jean-Luc Mélenchon, son nouvel allié au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et social (Nupes), dresse le portrait d'un pouvoir exécutif "terne et gris" :

Une nomination très commentée à l'Éducation

À gauche, l'écologiste Sandrine Rousseau écrit dans un tweet que "rien ne change, à part Pap Ndiaye". L'historien de 56 ans, actuel directeur du musée national de l'immigration, a été nommé à l'Éducation nationale en remplacement de Jean-Michel Blanquer. À peine nommé, il est devenu la cible de l'extrême droite : "Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger", tweete Éric Zemmour, le leader de Reconquête aux élections législatives.

À l'inverse, Aurélien Taché, ex-député macroniste et désormais candidat Nupes, voit dans cette nomination "le seul motif de satisfaction" de ce nouvel exécutif. "Mais Pap Ndiaye sera certainement le Nicolas Hulot de l'émancipation. Je ne lui donne pas un an" prédit le parlementaire de gauche.

Des portefeuilles encore en attente

Outre le casting politique, certains pointent l'absence de ministère dans des secteurs clés. "Aucun ministre clairement consacré au logement, si essentiel pour la vie des Français, et leur pouvoir d’achat", regrette par exemple Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice communiste. Même constat du côté des transports ou du numérique. Des lacunes qui pourraient toutefois être comblées par la nomination de nouveaux secrétaires d'État dans les prochaines semaines, puisqu'en début de quinquennat la composition du gouvernement est traditionnellement complétée après les élections législatives.