Les membres du gouvernement élaboré par le Premier ministre, Michel Barnier, ont été nommés ce samedi 21 septembre par le président de la République, Emmanuel Macron. Tour d'horizon des premières réactions venues des différents groupes politiques qui composent l'Assemblée nationale.
Près de 70 jours après la démission de Gabriel Attal et de son équipe le 16 juillet dernier, la France a un nouveau gouvernement. Après la nomination de Michel Barnier à Matignon, le 5 septembre, le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, a dévoilé ce samedi 21 septembre, la composition du gouvernement.
Au terme des consultations qui ont eu lieu depuis deux semaines, les membres de l'équipe du Premier ministre sont très majoritairement issus de la coalition présidentielle et de la droite. L'annonce de la composition du gouvernement a immédiatement provoqué de nombreuses réactions venues du Palais-Bourbon.
"L'Assemblée nationale est prête à travailler de manière constructive pour répondre aux attentes des Français. Faisons avancer notre pays avec ambition et responsabilité", a écrit la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, sur X (ex-Twitter)
Le gouvernement de Michel Barnier "doit réussir car l'urgence est là", a relevé le porte-parole du groupe Droite républicaine (le nouveau nom de LR à l'Assemblée), Vincent Jeanbrun. "Nous serons à ses côtés [...] pour l'accompagner et être force de propositions dans l'intérêt des Français", a-t-il indiqué.
Du côté de l'ex-majorité présidentielle, les premières réactions sont bienveillantes, mais parfois mesurées à propos du nouveau gouvernement. "Les prises de position de certains de ses membres et le flou sur le fond font que comme mes collègues, je serai vigilant. Nous serons fidèles à notre mandat : libres et exigeants", a prévenu Pieyre-Alexandre Anglade (Ensemble pour la République).
"J'entends et j'écoute nos compatriotes, qui veulent de la stabilité, [...] et qui attendent que le gouvernement de Michel Barnier se mette très vite au travail" a estimé, plus confiante, Constance Le Grip (EPR). La réussite du gouvernement "est nécessaire pour notre pays et pour les Françaises et les Français" a, pour sa part, souligné l'ex-ministre de la Santé, Agnès Firmin-Le Bodo (Horizons).
Sans surprise, les élus du Nouveau Front populaire au Palais-Bourbon ont accueilli la liste des nommés avec une franche hostilité, bon nombre de ses représentants plaidant pour une motion de censure dès la reprise de la session parlementaire début octobre.
"L’extrême-droitisation de la Macronie est en marche", a réagi la présidente du groupe La France insoumise, Mathilde Panot, fustigeant sur X un gouvernement "sans légitimité", critiquant par dessus tout la nomination du sénateur Bruno Retailleau à l'Intérieur, et évoquant d'ores et déjà la censure.
"On se retrouve avec un gouvernement de réactionnaires. C'est une gifle au peuple français", a pointé Eric Coquerel (LFI) sur LCI, marquant lui aussi une inclination pour une "motion de censure automatique".
"Le nouveau gouvernement des perdants qui mélange 50 % de Macronistes capables de siéger au gouv avec les pires réacs (homophobes, racistes…) est une potion amère", a fustigé Arthur Delaporte (Socialistes et apparentés). "Nous le censurerons." Même tonalité chez l'élue du groupe Gauche démocrate et républicaine, Elsa Faucillon : "Une droite radicalisée, qui a refusé le front républicain, va gouverner aux côtés d’un parti présidentiel qui a adopté les thèses de l'extrême droite sur l'immigration."
"Le premier combat à l’Assemblée sera celui de la censure", a elle aussi prévenu la présidente du groupe Ecologiste et social, Cyrielle Chatelain, jugeant que l'exécutif fraîchement nommé n'avait "ni légitimité démocratique, ni soutien solide à l’Assemblée".
Pour la présidente des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, "les Français (...) se retrouvent ce soir avec un gouvernement remanié, éloigné du désir de changement et d’alternance exprimé en juin dernier". Et de dénoncer un "gouvernement transitoire [qui] est la conséquence du bourbier créé par des alliances contre-nature nouées lors des élections législatives", avant de conclure en disant sa volonté de préparer la "grande alternance".
"La 'non-censure automatique' n’est pas un chèque en blanc", a prévenu Laure Lavalette, la porte-parole du groupe RN.
"Le gouvernement Barnier, c’est la victoire du macronisme qui absorbe de nouveaux ralliés issus des Républicains et de la gauche pour poursuivre la même politique mère de la même faillite nationale" a, quant à lui, estimé le président du groupe Union des droites pour la République, Eric Ciotti.