Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir du débat à l'Assemblée nationale

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AFP
par Jason WielsRaphaël Marchal, Aurelien Meslet, le Mardi 1 mars 2022 à 14:49, mis à jour le Mardi 1 mars 2022 à 21:21

Sanctions contre la Russie, soutien à l'Ukraine, solidarité avec les réfugiés, plan de résilience... Le Premier ministre a défendu, mardi 1er mars, devant l'Assemblée nationale, l'action de la France en réponse à "la décision de la Russie de faire la guerre à l'Ukraine". Chaque groupe politique a ensuite répondu au gouvernement et exprimé son point de vue sur la situation. 

Un Hémicycle debout pour saluer l'ambassadeur ukrainien en France, et à travers lui tout un pays : c'est sans doute l'image qui restera du débat à l'Assemblée nationale, mardi 1er mars, sur la guerre menée par la Russie en Ukraine et les réponses à apporter pour ramener la paix. 

Très applaudi aussi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui, par sa détermination face à l'envahisseur russe, force "l'admiration" a dit Jean Castex. Pendant une demi-heure, le Premier ministre a décliné l'action menée par la France et ses alliés depuis une semaine, en représailles à l'invasion russe sur son voisin ukrainien.

"Si Vladimir Poutine souhaite négocier, il doit d'abord faire taire les armes", a affirmé le chef du gouvernement. Rappelant "le paquet de sanctions" déjà décidé par l'Union européenne, Jean Castex a annoncé qu'un "plan de résilience" allait être présenté pour atténuer les "contre-mesures russes" :

Malgré l'échec des négociations françaises menées en amont de l'agression russe, Jean Castex a confirmé que la voie diplomatique restait aujourd'hui l'option numéro un : "L'arme de la diplomatie est la seule qui vaille dans nos démocraties", a-t-il insisté. Il a également salué l'unité rapidement trouvée par les pays de l'Union européenne.

Réactions anti-Poutine

Un Président russe "menteur", "criminel" et "va-t-en-guerre", à la tribune, les orateurs de tous les groupes politiques se sont montrés très hostiles à Vladimir Poutine. Selon Jean-Louis Bourlanges (MoDem), le leader russe serait condamné à perdre la partie face à l'union qu'il a suscité contre lui :

M. Zelensky, mort ou vivant, gagnera son pari ! (...) Et M. Poutine, vainqueur ou non sur le plan militaire, perdra politiquement le sien. Jean-Louis Bourlanges

"Rien ne peut excuser [l'invasion de l'Ukraine], ni la relativiser", a abondé Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), accusant le gouvernement russe de "crime contre l'intérêt général humain de notre temps". Le candidat à l'élection présidentielle a toutefois appelé en parallèle au "non-alignement" de la France et à sa sortie de l'OTAN. Il a également critiqué la livraison d'armes par l'Europe à l'Ukraine ainsi que le bannissement des banques russes du système financier Swift, y voyant deux motifs nourrissant une escalade des tensions :

Pour le groupe Gauche démocrate et républicaine, le communiste Fabien Roussel a soutenu sans réserve les mesures prises contre Moscou, espérant ainsi "contraindre" l'envahisseur à un "cessez-le-feu". Également candidat à l’Élysée, il a demandé à ce que la Parlement soit consulté "à chaque étape sur la parole et les décisions de la France".

"Vladimir Poutine porte seul la responsabilité de cette agression, a jugé pour sa part Olivier Faure (Socialistes et apparentés. Il devra en rendre compte, comme des crimes de guerre commis depuis jeudi dernier."

Des réfugiés bienvenus en France

Les députés français ont aussi montré leur solidarité avec le peuple ukrainien. "'YA ukrayinets' : je suis un Ukrainien", a déclaré le président du groupe La République en marche, Christophe Castaner, devant ses collègues. Reflétant l'opinion générale des parlementaires, son homologue Les Républicains, Damien Abad, a appelé à la prise en charge des réfugiés ukrainiens :

Selon Jean Castex, l'afflux de réfugiés devrait être "massif" et 33 tonnes de matériel humanitaire sont arrivées à la frontière ukrainienne, en attendant l'acheminent imminent d'une aide médicale.

Des candidats mis en cause

Plusieurs orateurs ont, par ailleurs, fortement critiqué certains candidats à l'élection présidentielle, en leur reprochant d'avoir longtemps fait preuve de bienveillance, voire d'admiration, à l'égard du Président russe. Damien Abad, a ainsi mis en cause Marine Le Pen, Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, coupables à ses yeux d'avoir, par le passé, entretenu "une fascination malsaine pour le pouvoir de Poutine". "Honte à eux", a-t-il lancé. 

Jean-Christophe Lagarde (UDI et indépendants) a pour sa part concentré ses critiques sur le polémiste de Reconquête, présenté comme un "ami de Poutine". Il a fustigé la proposition d'Eric Zemmour de ne pas accueillir de réfugiés sur le sol français et de les cantonner en Pologne. "La nostalgie du pétainisme rime aujourd'hui encore avec collabo", a conclu l'élu de centre-droit :

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Pas de soldats français en Ukraine

En conclusion du débat, la ministre des Armées, Florence Parly, a décrit en direct la situation en Ukraine, où l'offensive russe continue de toute part, malgré une opposition ukrainienne qui résiste mieux que prévu :

Elle a aussi redit que "l'engagement direct de nos forces, ou de celles de nos alliés, pour soutenir l'armée ukrainienne face à la Russie, n'est pas une option"

A REVOIR. Le débat sur la guerre en Ukraine à l'Assemblée nationale