Laurence Tubiana a annoncé ce lundi 22 juillet renoncer à être la candidate du Nouveau Front populaire, en raisons des "oppositions" à son nom. Pour la coalition de gauche, c'est la deuxième renonciation après celle d'Huguette Bello.
Ce ne sera pas non plus Laurence Tubiana. Mise en avant par une partie des partenaires du Nouveau Front populaire (NFP), qui se déchire depuis quinze jours sur une candidature commune au poste de Premier ministre, le profil de la haute fonctionnaire était jugé trop "Macron-compatible" par les responsables de La France insoumise (LFI).
Visiblement touchée par les "oppositions" à son nom, et bien que désireuse de "défendre [les] idées et [les] propositions" du NFP, Laurence Tubiana a annoncé sur X se retirer de la course à Matignon. "Tout cela ne me semble plus mener à l'apaisement dont nous avons tant besoin", a commenté l'ex-présidente du directoire de l'Agence française du développement, qui va "retourne[r] aux combats qui ont toujours été les [s]iens".
Sa candidature avait pourtant été adoubée par les socialistes, les écologistes et les communistes. Plusieurs personnalités de ces camps politiques ont déjà exprimé leurs regrets après l'annonce de son retrait. "Je suis désolée de cette nouvelle que je comprends bien cependant. Elle est la preuve de ton attachement au collectif", a réagi sur X la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier. "Dommage. Elle aurait été une belle Première ministre du NFP", a déploré sur X le député socialiste Arthur Delaporte.
Quelques jours après le retrait d'Huguette Bello, présidente du conseil régional de La Réunion, dont le nom avait été soufflée par les communistes, mais qui n'a pas convaincu les socialistes, c'est le deuxième échec du NFP à s'entendre sur un nom. "Ne nous résignons pas, il faut avancer", conclut Laurence Tubiana dans son communiqué.
Invité d'Europe 1 et de CNews ce matin, le coordinateur de LFI, Manuel Bombard, a estimé que le Nouveau Front populaire devait attendre un appel d'Emmanuel Macron et une injonction à former le nouveau gouvernement avant de proposer un nom pour Matignon. "S'il le fait, nous terminerons nos discussions, et lorsque nous aurons terminé nos discussions, nous lui proposerons effectivement un candidat ou une candidat", a indiqué le député des Bouches-du-Rhône.
Avant de redire son opposition à un choix par le biais d'un scrutin ouvert aux députés du NFP. "Je souhaite qu'on trouve une solution par le consensus", a-t-il martelé, s'opposant à cette solution pourtant privilégiée par la majorité des partenaires de la coalition de gauche. Les socialistes avaient ainsi réclamé vendredi "un vote solennel des députés des quatre groupes" d'ici le mardi 23 juillet. Une perspective qui semble désormais inatteignable.