Le mouvement des gilets jaunes et les annonces d'Emmanuel Macron rebattent les cartes du budget 2019. Examiné en nouvelle lecture, le projet de loi de finances fait l'objet de retouches de dernière minute pour appliquer des mesures en faveur du pouvoir d'achat. Lundi, l'opposition en a profité pour rejouer le débat sur la suppression partielle de l'ISF.
Opposants et partisans à l'ISF ont rejoué les débats de l'année dernière sur la transformation de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en impôt sur la fortune immobilière (IFI). Le sujet, revenu sur le devant de la scène à la faveur des revendications des gilets jaunes, reste un marqueur très clivant du quinquennat Macron.
L'opposition de gauche a également tenté de supprimer l'instauration du prélèvement forfaitaire unique (flat-tax) sur les revenus du capital, autre mesure phare du quinquennat. Sans plus de succès.
L'Assemblée nationale a rétabli la taxation que l'Etat prélève habituellement sur les jeux de loteries de la Française des jeux, au grand dam de certains élus d'opposition.
Loto du patrimoine : le rapporteur @JoelGiraud05 revient sur le vote du Sénat et fait rétablir la TVA, la CSG et la CRDS sur les jeux d'argent (tirage et grattage) créés à l’initiative de @bernstephane pour financer le patrimoine provincial. #directAN pic.twitter.com/cDyg73RtOA
— LCP (@LCP) 17 décembre 2018
L'adoption d'un amendement d'Émilie Cariou (LaREM) annule une mesure prise en première lecture par le gouvernement sur la niche Copé. L'exécutif souhaitait faire baisser encore un peu plus la pression fiscale sur les plus-values liées aux cessions de titres. Mais le besoin de trouver de l'argent frais a eu raison de ce dispositif : la mesure devrait permettre de générer un gain de 280 millions d'euros et contribuer pour financer les annonces gouvernementales.
Cette nouvelle taxe ne sera pas votée dans les lois de finances 2019 ni dans le projet de loi que le gouvernement va présenter mercredi. Elle sera soit dans le projet de loi Pacte en deuxième lecture, soit dans une loi de finances rectificatives, a précisé le ministre de l'Économie et des Finances.
Le président (LR) de la commission des Finances critique la gestion de la crise des gilets jaunes par le gouvernement. Il déplore les difficultés de la majorité à trouver des moyens et le temps nécessaire pour traduire dans la loi les annonces du président de la République :
Valérie Rabault (PS) ironise : "Que n'avons-nous entendu à l'été 2017 ! Le ministre de l'Action et des Comptes publics annonçait vouloir rendre la loi de finances initiale plus sincère et mettre un terme à des sous-budgétisations initiales. Alors là, je crois qu'en termes de sous-budgétisations, nous en avons pour notre compte !" La chef de file des députés socialistes défend une motion de rejet du projet de loi de finances. Motion écartée par les députés dans l'hémicycle.
Les trois groupes parlementaires de gauche - communistes, socialistes et la France insoumise - ont appris pendant les discussions que leurs amendements visant à rétablir l'impôt sur la fortune ne pourraient pas être discutés car ils ont été déclarés irrecevables. Le patron du PCF ne cache pas sa colère :