Menaces : des députées ciblées, la présidente de l'Assemblée a porté plainte

Actualité
Image
Yaël Braun-Pivet à l'Assemblée nationale, le 20 mars 2023.
par Maxence Kagni, le Lundi 27 mars 2023 à 10:54, mis à jour le Mardi 12 septembre 2023 à 09:20

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a annoncé, dimanche avoir porté plainte après avoir reçu une "lettre de menaces absolument abominable". D'autres députées ont reçu des lettres similaires ces derniers jours, alors que plusieurs parlementaires favorables à la réforme des retraites ont récemment été victimes d'intimidations et de menaces. 

Yaël Braun-Pivet a annoncé, dimanche 26 mars, avoir porté plainte après avoir reçu une "lettre de menaces absolument abominable". "Jamais je n'aurais imaginé qu'en m'engageant en politique j'aurais à subir l'antisémitisme, le sexisme, la violence verbale, parfois la violence physique à travers nos permanences", a déploré la présidente de l'Assemblée nationale au micro de l'émission Le Grand Jury sur RTL.

"Ca commence très aimablement par 'Salut la grosse truie juive (...) On n'a plus de Zyklon, hélas, mais des barres de fer pour éliminer cette saloperie de Jude'", a lut Yaël Braun-Pivet. "J'ai deux pages comme cela, j'ai évidemment porté plainte", a-t-elle indiqué. 

Tweet URL

De nombreux messages de soutien

La lettre reçue par la présidente de l'Assemblée nationale ressemble à d'autres missives reçues ces derniers jours par trois autres députées Renaissance : Aurore Bergé, Marie Lebec et Astrid Panosyan-Bouvet. Les trois élues ont publié sur les réseaux sociaux le contenu de messages menaçants provenant vraisemblablement du même auteur anonyme.

Vendredi, Aurore Bergé a révélé sur Twitter le contenu de la lettre dans laquelle son enfant de 4 mois est menacé : "Il est si petit son rejeton, il pourra pas s'enfuir. Feu, batte de base-ball, barre de fer..." La présidente des députés Renaissance a reçu le soutien de plusieurs dirigeants politiques comme le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, la présidente des députés RN, Marine Le Pen, ou encore le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti.

Elle aussi menacée, Marie Lebec a publié un message sur Twitter : "A ceux qui insultent, menacent et intimident, nous ne céderons rien à la brutalité." De la même manière, Astrid Panosyan-Bouvet a écrit : "Menacer de mort mes enfants, se réjouir de la mort de mon mari, il n’y a pas de mots", a dénoncé l'élue.

A l'instar de Marie Lebec, Astrid Panosyan-Bouvet a reçu de nombreux messages de soutien, comme celui de Raquel Garrido (La France insoumise) : "Mon entier soutien à toutes les collègues prises systématiquement à parti par cet individu menaçant. Mon soutien également à vos familles et enfants", a écrit sur Twitter la députée.

Tweet URL

22 députés menacés depuis le 19 mars

Si les dernières intimidations et menaces visent des parlementaires favorables à la réforme des retraites, Yaël Braun-Pivet y voit un "phénomène massif", au-delà de la séquence actuelle. 

Selon le décompte des services du Palais-Bourbon, dont la présidente de l'Assemblée a fait état, depuis le début de la mandature, "61 parlementaires ont subi des violences, que ce soit au sein de leur permanence ou par courrier ou sur les réseaux sociaux", dont "22 depuis le 19 mars". Plus globalement, les violences à l'égard des élus ont augmenté de 32% l'an passé. 

"Je les ai invités à tous porter plainte", a également déclaré Yaël Braun-Pivet, ajoutant que les élus menacés disposent de la "protection fonctionnelle qui leur est accordée par l'Assemblée nationale". Dans un communiqué publié le 20 mars, Yaël Braun-Pivet avait annoncé que l'institution se porterait "systématiquement partie civile lorsqu'un député choisira de déposer plainte".