A l'occasion de leur première réunion, cette semaine, les groupes politiques de l'Assemblée nationale ont élu leurs présidents respectifs. Avec quelques reconductions et plusieurs changements. Les femmes sont un peu plus nombreuses que sous la législature précédente à occuper cette fonction stratégique.
La XVIe législature débutera officiellement le 28 juin prochain, à 15h, par l'élection du président de l'Assemblée nationale. Ce même jour, les différents groupes devront remettre au secrétariat général de la présidence de l'Assemblée leurs déclarations politiques, accompagnées de la liste de leurs membres et du nom du président du groupe. Mais en cette semaine de rentrée au Palais-Bourbon, la plupart des groupes ont déjà tenu une première réunion au cours de laquelle ils ont élu leurs chefs de file respectifs.
Du côté de la majorité justement, cinq candidats se présentaient pour succéder à Christophe Castaner, qui a perdu dans les urnes dimanche dernier. Et c'est Aurore Bergé (Yvelines) qui a été élue à la tête de "Renaissance" (anciennement La République en marche), forte de 88 voix (sur 171 inscrits et 155 votants), alors que Guillaume Vuilletet en a récolté 29, Rémy Rebeyrotte 25 et Stella Dupont 11. La députée de 35 ans, ancienne membre du parti "Les Républicains", indiquait avant son élection que la coalition présidentielle devrait "aller chercher du compromis, du consensus sur les différents textes" tout en appelant à la "responsabilité" les "différentes oppositions".
Le groupe "Horizons", constitué de proches de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe et composante de la majorité présidentielle, a élu Laurent Marcangeli (Corse du Sud) à sa tête. Pour ce qui est du groupe MoDem, ses membres qui se sont réunis en présence de François Bayrou ont rendu hommage à Patrick Mignola, leur ancien président battu au second tour des élections législatives, avant d'élire le député Jean-Paul Matteï (Pyrénées-Atlantiques) pour lui succéder.
Du côté de l'opposition de droite, "Les Républicains" ont également procédé à leur scrutin interne, choisissant Olivier Marleix (Eure-et-Loir) pour présider leur groupe. Il succède ainsi à Damien Abad, qui a rejoint l'équipe gouvernementale. Élu à 40 voix contre 20, Olivier Marleix affrontait Julien Dive, député de l'Aisne, qui incarnait une forme d'ouverture vis-à-vis du président de la République, là où le nouveau président du groupe de droite prône plutôt une ligne assumant une opposition claire vis-à-vis de l'exécutif.
Alors que la veille, Jean-Luc Mélenchon avait suggéré que la coalition électorale de la Nupes se constitue en tant que groupe à l'Assemblée, afin de dominer numériquement le groupe du Rassemblement national, les députés de La France insoumise et ceux du groupe "Socialistes" se sont rassemblés dans deux salles distinctes mardi 21 juin après-midi. Mathilde Panot (Val-de-Marne), qui avait remplacé Jean-Luc Mélenchon à la tête de son groupe au moment où ce dernier était entré en campagne pour l'élection présidentielle, a été réélue à l'unanimité par ses collègues.
Pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, qui rassemble les communistes et des députés ultra-marins, c'est André Chassaigne (Puy-de-Dôme), le président sortant, qui a été reconduit dans ses fonctions mercredi.
Les écologistes ont décidé de nommer deux "coprésidents" : il s'agit du secrétaire national d'Europe Ecologie - Les Verts, Julien Bayou (Paris), et de la députée Cyrielle Chatelain (Isère).
Le groupe "Socialistes" a élu, jeudi 23 juin, Boris Vallaud (Landes) comme successeur de Valérie Rabault, qui n'était pas candidate à sa réélection.
Les députés du Rassemblement national ont désigné, jeudi 23 juin, sans surprise, Marine Le Pen (Pas-de-Calais) comme étant la présidente de leur groupe. L'ancienne candidate à l'élection présidentielle a été élue par acclamation.