Réforme des retraites : le Rassemblement national a déposé une motion de censure

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Marine Le Pen le 15 février 2023
par LCP.fr, le Mercredi 15 février 2023 à 20:36, mis à jour le Jeudi 16 février 2023 à 11:17

Marine Le Pen a annoncé le dépôt d'une motion de censure par le groupe Rassemblement national, "afin que les députés opposés" à la réforme des retraites "puissent exprimer leur rejet de ce texte". Les autres groupes d'opposition excluent de voter la motion du RN. 

Après la motion référendaire déposée par le Rassemblement national et débattue en ouverture de l'examen de la réforme des retraites le 6 février, le groupe présidé par Marine Le Pen a déposé, mercredi 15 février, une motion de censure contre le gouvernement. 

Selon la présidente des députés RN, il s'agit "que les députés opposés" à la réforme des retraites "puissent exprimer leur rejet de ce texte" par une sorte de "référendum parlementaire". Au rythme actuel et alors que les débats doivent prendre fin vendredi, minuit, "il apparaît clairement qu'aucun vote ne sera possible sur l'article 7" faisant passer l'âge de la retraite de 62 à 64 ans, "et encore moins sur l'ensemble du projet de loi", indique le texte de la motion dans lequel Marine Le Pen qu'il serait "antidémocratique que les représentants de la Nation ne puissent pas s'exprimer sur cette réforme".

Compte tenu de la date et de l'heure de son dépôt, ce mercredi, de la Constitution et du Règlement de l'Assemblée nationale, la motion du Rassemblement national devra être débattue et soumise au vote dans un délai compris entre 48 heures après son dépôt - soit vendredi, 17h55 - et trois jours de séance après, soit le mercredi 1er mars, puisque l'Assemblée suspend ses travaux la semaine prochaine.

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Les autres groupes d'opposition excluent de voter la motion du RN        

Dans les minutes qui ont suivi le dépôt de la motion de censure du Rassemblement national, les autres groupes d'opposition ont exclu de la voter. "On ne collabore pas, d'aucune manière, avec un parti d'extrême droite", a affirmé Sandrine Rousseau (Ecologiste), tandis que Clémentine Autain (La France insoumise) a expliqué qu'il était "hors de question pour nous d'être assimilée à une force coagulée à l'extrême droite". Interrogée sur l'idée d'une autre motion déposée par la Nupes, "vous le saurez en temps et en heure", a-t-elle répondu.

"La question de la motion de censure peut se poser éventuellement à l'issue du texte. Là, vouloir prématurément empêcher le débat, c'est un artifice, qui vient offrir une petite victoire au gouvernement", a critiqué le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui a dénoncé "une idiotie".

A droite, le président des députés Les Républicains, Olivier Marleix, a fustigé "une opération de cinéma" et une "course à l'échalote" avec la Nupes. Et le chef de file du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, Bertrand Pancher, a regretté des "mises en scène et des coups politiques pour amuser l'opinion publique" qui ne sont selon lui "pas digne du fonctionnement du Parlement".

Pour la majorité, le député Renaissance Benjamin Haddad a déploré une "diversion vraiment acrobatique". "On aurait aimé avoir un débat constructif, au lieu de ça on a eu une pluie d'amendements, et maintenant une motion de censure sortie de nulle pour faire de la posture de la part du RN", a-t-il commenté.