Les députées Sandrine Rousseau (Ecologiste et Social) et Nicole Dubré-Chirat (Ensemble pour la République) ont présenté, ce mercredi 11 décembre, le rapport de la mission d’information qu'elles ont menée sur "la prise en charge des urgences psychiatriques". Unanimement salué par les élus de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, ce rapport a vocation à servir de base à une proposition de loi transpartisane sur le sujet.
"L'intérêt commun de la psychiatrie nous a réunis." Cette phrase de Sandrine Rousseau (Ecologiste et social), résume bien l'état d'esprit qui a présidé aux travaux de la mission d'information sur "la prise en charge des urgences psychiatriques", qu'elle a menée avec Nicole Dubré-Chirat (Ensemble pour la République), et à l'examen de leur rapport, ce mercredi 11 décembre, au sein de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. Alors que le secteur est en crise et que 566 000 passages aux urgences pour motif psychiatrique ont été recensés en 2023, les deux députées alertent notamment sur le fait que ces services saturés sont devenus le point d’entrée, par défaut, de nombreux patients.
Cinq axes ressortent du rapport d'information, notamment sur la dégradation de la santé mentale des Français. "Chez les 18-24 ans, la prévalence des épisodes dépressifs a augmenté de 77 % entre 2017 et 2021", a souligné Sandrine Rousseau avant d'ajouter que "les hospitalisations pour des tentatives de suicide et d'auto-agressions chez les femmes âgées de 10 à 19 ans ont progressé de 570 % depuis 2007". Les rapporteures ont, en outre, questionné la prédominance des établissements privés dans la prise en charge des patients, alors que le secteur public souffre d'un manque de moyens matériels et humains.
Parmi la vingtaine de recommandations formulées, Sandrine Rousseau et Nicole Dubré-Chirat le renforcement de l'attractivité dans la formation des professionnels est considéré comme une priorité, particulièrement dans le domaine de la pédopsychiatrie. Soutenir les politiques de prévention des troubles psychiques en milieu scolaire fait aussi partie des sujets mis en avant par le rapport.
Les membres de la commission des affaires sociales ont unanimement approuvé la démarche des deux députées. Ces dernières ont formulé le souhait de "commanditer un audit sur les conditions de travail en psychiatrie". Elles ont, par ailleurs, annoncé l'organisation d'un colloque à l'Assemblée nationale avec les principaux acteurs de la psychiatrie, ainsi que la présentation d'une proposition de loi transpartisane début 2025. Et Sandrine Rousseau de faire référence à la déclaration de politique générale de Michel Barnier en septembre dernier : "On espère que la santé mentale restera la grande cause nationale".