"Rien ne doit être exclu", a déclaré Emmanuel Macron lundi 26 février au soir, tout en indiquant qu'il n'y avait "pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol" en Ukraine. Une déclaration qui a suscité réactions et précisions, mardi, à l'Assemblée nationale. Les ministres Stéphane Séjourné (Europe et Affaires étrangères) et Sébastien Lecornu (Armées) ont notamment fait l'explication de texte des propos du chef de l'Etat.
A l'issue d'une conférence internationale de soutien à l'Ukraine à Paris, lundi 26 février, Emmanuel Macron a déclaré qu'"il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol". "Mais en dynamique, rien ne doit être exclu", a ajouté le président de la République, assumant une "ambiguïté stratégique".
Toute la journée de mardi à l'Assemblée nationale, cette déclaration a fait débat, suscitant réactions et explications. Face à l'agressivité de la Russie, les Occidentaux doivent "envisager de nouvelles actions de soutien à l'Ukraine", a indiqué le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, évoquant lors des Questions au gouvernement d'éventuelles opérations en matière de déminage, de cyber ou de production d'armes. "Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien sans franchir le seuil de belligérance", a-t-il souligné précisant ainsi les propos du chef de l'Etat. "Il nous faut être très clairs et très lucides, une victoire russe sur l'Ukraine mettrait gravement en cause notre sécurité et celle de l'Europe" a, en outre, alerté le chef de la diplomatie française.
Auditionné un peu plus tard par la commission de la défense nationale, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, est lui aussi revenu sur ce sujet au cœur de l'actualité. "Il est clair qu'il n'est pas question de faire la guerre à la Russie", a-t-il affirmé. Mais "dire que l'on n'exclut rien, ce n'est ni être faible, ni être escalatoire (...) ou alors à considérer que la Russie doit gagner", a prévenu le ministre. Et d'ajouter qu'il était "naturel que différents chefs d'Etat et de gouvernement rassemblés à Paris puissent se poser des questions de ce qui peut être fait en plus", notamment en terme de "déminage" ou de "formation".
C'est dans ce contexte que l'Elysée a fait savoir en début d'après-midi que "le Président de la République a demandé au gouvernement de faire devant le Parlement une déclaration en application de l’article 50-1 de la Constitution, relative à l'accord bilatéral de sécurité conclu avec l'Ukraine le 16 février 2024 et à la situation en Ukraine, suivie d'un débat et d'un vote".