Le premier questeur, Florian Bachelier, a annoncé le 6 mars que les agents d’entretien travaillant à l’Assemblée nationale percevraient un treizième mois, à l’instar des personnels de l’institution. La mesure entrera en vigueur au mois de juin.
Il s’agit d’un dossier sur lequel Florian Bachelier (LaREM) dit plancher depuis octobre 2017. Le statut des 175 personnes, dont 70% sont des femmes, qui effectuent les tâches de ménage dans les locaux de l’Assemblée, a par ailleurs plusieurs fois été l’objet de joutes médiatiques entre le premier questeur et le député de la Somme François Ruffin (LFI).
En mai 2020, un texte visant à "encadrer la sous-traitance et cesser la maltraitance" des personnels de ménage, présenté par François Ruffin, portait déjà sur "l’égalité salariale et l’égalité de traitement" entre employés de l’Assemblée et ceux des entreprises extérieures. La grande majorité des personnels d’entretien du Palais Bourbon sont en effet employés par trois sociétés prestataires, dans le cadre de cinq marchés publics. Mais en raison de dissensions entre la majorité et La France insoumise en commission, la proposition de loi n'avait pas été débattue dans l'hémicycle.
Aujourd'hui, Florian Bachelier explique avoir "voulu lancer une discussion à la fois sur les cycles horaires et sur l’augmentation des salaires". Avec au total trente-sept réunions autour de ces deux chantiers, il inscrit sa démarche dans "une volonté politique et une méthode, dans le respect du dialogue social". Après avoir pris contact avec les syndicats de la branche, le premier questeur de l'Assemblée confie avoir réalisé que le seul moyen d’intervenir efficacement était de "modifier le cahier des charges des marchés publics pour le rendre exemplaire".
En sus d’un treizième mois, compensé financièrement auprès des entreprises qui devront le verser à leurs employés pour prétendre collaborer auprès de l’Assemblée nationale, Florian Bachelier annonce la volonté d’intégrer davantage ces personnels au sein de l'institution, avec notamment l’accès aux lieux de restauration à des tarifs préférentiels.
Pour lutter contre l'invisibilisation des agents d'entretien qui travaillent largement avant 9 heures et après 18 heures, le premier questeur indique par ailleurs que "d’autres discussions techniques sont en cours", via la commande d’un audit social sur les conditions de travail des personnels de ménage, afin de réfléchir notamment à l’aménagement de leurs horaires.