Une proposition de loi LR pour l'emploi des jeunes rejetée en commission

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par Jason Wiels, le Mercredi 3 juin 2020 à 11:18, mis à jour le Mercredi 3 juin 2020 à 13:30

Guillaume Peltier (LR) souhaite mettre en place un dispositif "zéro charges" patronales pour toute embauche d'un jeune de moins de 25 ans pendant deux ans. Sa proposition de loi a été rejetée mercredi matin par les députés aux affaires sociales. 

D'une crise à l'autre, faut-il recycler les mêmes recettes ? C'est la question que pose la proposition de loi Les Républicains débattue mercredi en commission des affaires sociales. S'inspirant d'une mesure prise par le gouvernement Fillon fin 2008, Guillaume Peltier souhaite exonérer pendant deux ans de cotisations patronales les employeurs embauchant un jeune en CDI ou en CDD de plus de six mois.

"C'est une proposition forte et il ne s'agit certainement pas de contrats au rabais", a défendu le député LR devant ses collègues (voir vidéo en une). Sa mesure s'appliquerait aux entreprises, associations ou collectivités qui embaucheraient un salarié de moins de 25 ans.

Ce dispositif "zéro charges" est selon lui d'autant plus urgent que le chômage frappe deux à trois fois plus les jeunes que la moyenne des actifs. La crise sanitaire et économique pourrait même encore creuser l'écart, craint le député :

Un coût de 200 à 400 millions d'euros

La ristourne, qui serait en place du 15 juin 2020 au 15 juin 2022, coûterait entre "200 et 400 millions d'euros" pour 50 000 à 100 000 embauche espérées.

La proposition, qui ne faisait l'objet d'aucun amendement, a été rejetée par la majorité qui, par la voix de Christine Cloarec, a dit craindre des "effets d'aubaine" alors que la mesure vise toutes les entreprises quelles que soit leur taille et des salaires jusqu'à 4,5 Smic : 

Le rejet de cette proposition de loi sous l'impulsion de La République en Marche intervient alors qu'un sommet social avec les organisations syndicales et patronales aura lieu jeudi 4 juin à l'Elysée pour étudier les solutions à trouver pour faire face à la crise économique et sociale provoquée par l'épidémie de coronavirus. Cette réunion convoquée par Emmanuel Macron devrait aboutir à des annonces notamment sur l'emploi des jeunes et l'apprentissage. 

À l'autre bout de l'échiquier politique, Caroline Fiat (LFI) s'est elle aussi opposée au texte, pointant le risque d'assèchement des comptes de la Sécurité sociale, dont le déficit devrait plonger dans le rouge vif cette année.

Malgré le rejet du texte, Les Républicains pourront néanmoins l'inscrire pour un examen dans l'hémicycle programmé le jeudi 11 juin.