L'adjoint au délégué interministériel à la sécurité routière a été auditionné, mardi après-midi, par la mission d'information chargée d'évaluer les coûts des dégradations commises en marge du mouvement des "Gilets jaunes".
Si l'estimation définitive reste encore difficile à établir, l'addition financière et humaine liée à la dégradation des radars routiers va se chiffrer en dizaines voire centaines de millions d'euros. David Julliard, adjoint au délégué interministériel à la sécurité routière l'a confirmé devant les députés. Selon ses chiffres, sur les 1 000 radars dégradés, 44 millions d'euros ont été comptabilisés en 2018 à partir du début du mouvement des "Gilets jaunes". Et près de 4 millions d'euros de destructions à partir de l'entrée en vigueur de la limitation à 80 km/h de la vitesse sur les routes secondaires.
"La moindre disponibilité [du parc des radars] a entraîné un effet d'environ 3 à 5 millions d'avis de contraventions non émises", assure l'adjoint au délégué interministériel à la sécurité routière. Sur cette fourchette, les amendes radars n'ayant pas été générées ont représenté une perte pour l’État comprise entre "180 millions d'euros" et "300 millions d'euros". Un coût financier et humain, du fait du relâchement des automobilistes, selon David Julliard.
"Les trois premiers mois de l'année 2019 ont été l'occasion d'une remontée légère mais significative (...) une soixantaine de morts supplémentaires et une dégradation assez sensible du 1er trimestre 2019" David Julliard, adjoint au délégué interministériel à la sécurité routière
Face à ce triste bilan, le président de la commission des Affaires économiques Roland Lescure espère "éveiller les consciences".