"Il y a eu 80 000 demandeurs d'asile en 2015. En 2014, il y en avait 50 à 60 000. Notre rôle est de prendre ce qui relevait du droit d'asile. Seuls les demandeurs d'asile ont droit aux aides dont vous parlez. Pour ceux qui sont à Calais et qui ne demandent pas l'asile en France parce qu'ils veulent aller en Angleterre, rien n'est prévu pour eux, sauf les camps que nous avons installés."
Ces mots prononcés par le Président de la République jeudi soir sur France 2 montrent toute la complexité de la position de la France face au statut et à la situation des réfugiés. Accueillir oui, mais qui ? Comment ? Sous quelles conditions ?
Le 4 avril, les autorités européennes ont commencé les premiers renvois de migrants depuis la Grèce vers la Turquie, suite logique de l'accord du 18 mars entre l'Europe et la Turquie.
Sachant qu'un million de réfugiés ont emprunté la route des Balkans en 2015, la France a reçu 80 000 demandes d'asile et seuls 26 700 ont obtenu le statut de réfugié.
Mais que faire de ces réfugiés qui n'ont pas pu obtenir le droit d'asile ? La jungle de Calais peut-elle vraiment être " nettoyée " selon les mots du Président ? Le flux migratoire dû la guerre en Syrie, à l'avancée de l'Etat Islamiste en Irak et en Lybie n'étant pas prêt de se tarir, l'Europe face à cette crise humanitaire pourrait-elle s'entendre dans une position commune sur l'accueil des réfugiés ?
Les invités d'Ahmed Tazir en débattent ce soir de 19h30 à 20h30 dans l'émission Ça vous regarde sur LCP :
- Philippe Doucet, Député PS du Val d'Oise
- Eric Straumann, Député Les Républicains du Haut-Rhin - Président du département
- Catherine Wihtol de Wenden, Directrice de recherche au CNRS (CERI-Sc Po), spécialiste des migrations internationales
Elle a été consultante pour divers organismes dont l'OCDE, la Commission européenne, le HCR, le Conseil de l'Europe