Depuis le 3 mai, les discussions dans l'hémicycle autour de la loi Travail n'ont pas abouti et le gouvernement a choisi de passer en force. Aujourd'hui, un conseil des ministres extraordinaire a été convoqué à l'Elysée afin d'autoriser l'exécutif à recourir au 49.3 pour faire passer la loi. Cet article de la Constitution permet d'engager la responsabilité du gouvernement sur un texte et de le faire adopter sans le vote des députés.
S'agit-il d'un aveu de faiblesse ? Hier, Myriam El Khomri, la ministre du Travail, avait décidé de repousser le vote sur les amendements de l'article 1 de sa loi. Lundi, le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux recensait encore 30 à 40 voix manquantes pour obtenir une majorité. Cette arme constitutionnelle a été utilisée déjà à trois reprises en 2015 et notamment sur la très controversée loi Macron.
Les députés ont désormais 24 heures pour déposer une motion de censure, qui doit être signée par au moins un dixième des députés. Les groupes Les Républicains et UDI entendent déposer une motion de censure contre le gouvernement. Le député, anciennement PS, Pouria Amirshahi propose aussi d'en déposer une issue des rangs de la gauche du PS. La rue, aussi, se mobilise contre le projet de loi avec une journée de manifestation prévue le jeudi 12 mai. Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force Ouvrière a quant à lui demandé un référendum auprès des Français. Va-t-on vers une dissolution de l'Assemblée nationale ? Les invités d'Arnaud Ardoin en débattent ce soir de 19h30 à 20h30 dans l'émission Ça vous regarde sur LCP.
- Caroline De Haas, militante féministe et initiatrice de la pétition loi Travail : non merci !
- Sergio Coronado, député écologiste des Français établis hors de France.
- Christophe Caresche, député PS de Paris.
- Jean-Sébastien Ferjou, directeur de la publication d'Atlantico.