Avec plus de 20 millions de passages en 2015 - trois fois plus qu'en 1990 - les urgences sont en surchauffe. En cause : le vieillissement de la population et la baisse du nombre de médecins généralistes. Du coup 60% des patients se rendent aux urgences faute de meilleure orientation. Exemple récent : pas de canicule, pas de grippe et pourtant, les urgences de hôpitaux saturent dans toute la France. En mars, En l'espace d'une semaine, deux femmes, âgées de 73 et 60 ans, sont décédées dans des services d'urgences surchargés. L'affaire Naomi a elle aussi souligné les problèmes de l'orientation téléphonique par le Samu.
Pour y remédier un rapport du député LREM Thomas Mesnier a été remis mardi 22 mai 2018 au ministère de la Santé. Il préconise d'inciter les généralistes à prendre plus en charge les consultations non programmées. Autre proposition : supprimer tous les numéros d'urgence comme le 116 117 ou SOS Médecins et faire du 15 celui du Samu le numéro unique de santé.
De leur côté, les urgentistes ont mis en place le « No Bed Challenge » afin de sensibiliser un large public aux difficultés majeures des urgences. Basé sur les déclarations par chaque service d'urgence du nombre de patients restés sur des brancards la nuit par faute de lit d'hospitalisation, le No Bed Challenge permet de savoir combien de patients ont passé la nuit sur des brancards. Depuis la mise en place du classement début 2018, 19000 personnes ont passé la nuit sur un brancard, sur la centaine d'hôpitaux qui font remonter des données. Soit plus de 120000, si on extrapole aux 650 services d'urgences de France...
Comment expliquer cet afflux ? Quelles conséquences pour les patients, pour le personnel soignant ? Quelles solutions ?