Assemblée nationale ; "Espérons que cette mandature soit la plus courte possible", déclare Marine Le Pen

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Marine Le Pen LCP 14/09/2024
Marine Le Pen lors des journées parlementaires du RN, samedi 14 septembre 2024 (© LCP)
par Raphaël MarchalStéphanie Depierre, le Samedi 14 septembre 2024 à 15:55, mis à jour le Samedi 14 septembre 2024 à 16:15

La situation politique "ne peut pas tenir", estime Marine Le Pen qui appelle à une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale à l'issue du délai d'un an imposé par la Constitution entre deux dissolutions. La présidente des députés du Rassemblement national, qui s'exprimait lors des journées parlementaires de son parti au Palais-Bourbon samedi 14 septembre, se dit "convaincue" que de nouvelles élections législatives auront lieu "au printemps ou à l'automne" 2025. 

La nouvelle Assemblée nationale n'a pas encore pris ses marques, que Marine Le Pen pense déjà à son renouvellement. Ce samedi 14 septembre, lors des journées parlementaires de rentrée du Rassemblement national, la présidente du groupe RN au Palais-Bourbon a espéré que la mandature qui s'ouvre "soit la plus courte possible". A savoir, qu'elle dure un an tout au plus, comme le requiert la Constitution, qui ne permet pas une nouvelle dissolution avant ce délai. Une telle décision resterait toutefois à la main d'Emmanuel Macron qui a écarté cette solution d'ici à la fin de son quinquennat. 

Jugeant la situation politique intenable, Marine Le Pen a reproché au camp présidentiel d'être responsable du "désordre" qui couvrirait l'ensemble des champs de la société française, voire de vouloir le "chaos" en ce qui concerne le Nouveau Front populaire. "On se retrouve dans un système où c'est celui qui a fait le moins de voix qui est chargé de constituer un gouvernement", a-t-elle critiqué évoquant Les Républicains, dont est issu le nouveau Premier ministre, Michel Barnier.

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Également présent, le président du RN, Jordan Bardella a, quant à lui, dit constater le "délabrement de la démocratie", jugeant que Les Républicains, malgré leurs scores lors des dernières élections, avaient "en quelque sorte gagné au Loto". Dès lors, "ça ne peut pas tenir", a estimé Marine Le Pen ajoutant : "Il reste dix mois et moi je suis convaincue qu'il y aura à l'issue de ces dix mois, ou au printemps ou à l'automne, des nouvelles élections législatives". Et de réclamer l'instauration de la proportionnelle avant cette échéance. 

En marge de la réunion des parlementaires de son parti, la cheffe de file des députés RN a d'ailleurs fait savoir qu'elle se considérait toujours en "période électorale". Pour continuer à mobiliser ses troupes et à faire campagne auprès des Français, le Rassemblement nationale prévoit d'organiser des meetings régulièrement, le premier étant déjà programmé le 6 octobre à Nice.

En outre, le parti présidé par Jordan Bardella commence déjà à se mettre en ordre bataille : deux directeurs de campagne seront prochainement nommés, en vue des municipales de 2026 et, quelle que soit leur date, des prochaines législatives. Objectif : pouvoir compter sur 577 candidats dans chacune des circonscriptions, d'ici au mois de mars, et éviter ainsi les erreurs de casting locales qui ont plombé la fin de campagne du Rassemblement national lors des législatives de juin et juillet derniers. 

"Un positionnement central"

En attendant une éventuelle nouvelle dissolution de l'Assemblée, Marine Le Pen estime que le groupe qu'elle préside au Palais-Bourbon, le plus important en nombre de sièges avec 126 députés, occupera "un positionnement plus central et plus important que jamais dans le fonctionnement des institutions", a-t-elle indiqué. "Votre rôle est d'être incontournables" et "d'arracher partout des victoires", a revendiqué Jordan Bardella, qui à demandé à ses élus d'être "irréprochables".

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Par ailleurs, le président du RN a de nouveau mis en garde le Premier ministre disant mettre celui-ci sous "surveillance démocratique". "S'il n'est que le prête-nom du macronisme, s'il n'est que le continuateur zélé d'une politique rejetée par une grande majorité du pays, s'il reste le collaborateur du président de la République, alors ce gouvernement tombera", a-t-il menacé.

Pas question, en revanche, de participer à de la politique qualifiée de "spectacle" via la tentative d'engager une procédure de destitution à l'encontre du président de la République, lancée à l'initiative de La France insoumise, a indiqué dans les couloirs des journées parlementaires le député Laurent Jacobelli. "C'est le côté velléitaire de la gauche", a-t-il critiqué. "Laissons à Jean-Luc Mélenchon et ses amis les hurlements et les outrances", a dit en écho Jordan Bardella.

Une rentrée offensive, donc. Au-delà de l'échec du parti à obtenir une majorité lors des dernières élections législatives, deux affaires viennent cependant quelque peu assombrir la situation pour le Rassemblement national. L'exigence d'irréprochabilité s'est déjà vue entachée par les révélations de Mediapart au sujet de la députée Christine Engrand, épinglée pour avoir utilisé des frais de mandat à des fins personnelles. Dans un communiqué, l'élue a reconnu des "maladresses" et indiqué avoir remboursé les sommes litigieuses. Fin septembre, 27 personnalités du parti, dont Marine Le Pen, seront en outre jugées pour détournement de fonds européens dans l'affaire des assistants parlementaires d'eurodéputés. Pas de quoi cependant, dans les discours officiels comme dans les confidences, tempérer l'optimisme affiché par les responsables du Rassemblement national.