"Balance ton sport" : Deux députées lancent une plateforme de témoignages pour les victimes de violences dans le sport

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par Raphaël Marchal, le Jeudi 14 septembre 2023 à 12:16, mis à jour le Mercredi 29 novembre 2023 à 10:14

Sabrina Sebaihi (Ecologiste) et Béatrice Bellamy (Horizons) ont annoncé le lancement d'une plateforme de témoignages autour des violences dans le sport. Ce portail doit permettre d'accompagner l'élan de libération de la parole. La présidence de l'Assemblée s'est néanmoins distanciée de l'initiative, pour des raisons de procédure.

Mis à jour le 14/09/2023 à 14h15 : ajout de la réaction de la présidence de l'Assemblée nationale

Participer à la libération de la parole dans le monde sportif. Telle est la principale raison d'être de la plateforme "Balance ton sport", dont la création a été annoncée ce mercredi 14 septembre. Le nom de ce portail destiné à recueillir des témoignages de victimes de violences, de harcèlement ou de discrimination dans le cadre sportif est un clin d’œil appuyé à la locution "balance ton porc", qui avait accompagné l'essor du mouvement #MeToo.

À l'origine de cette initiative, les députées Sabrina Sebaihi (Écologiste) et Béatrice Bellamy (Horizons), respectivement rapporteure et présidente de la commission d'enquête "relative à l’identification des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport et du mouvement sportif". L'instance a notamment auditionné plusieurs personnalités victimes de violences sexuelles au cours de leur carrière, dont l'ancienne patineuse artistique Sarah Abitbol, qui avait largement participé à la remise en cause de loi du silence dans le monde sportif, en 2020, ainsi que l'ex-tenniswoman Angélique Cauchy, qui a livré un témoignage glaçant.

Depuis le lancement de cette commission d'enquête, les députées ont reçu de nombreux témoignages. "Cela montre le besoin de libérer cette parole et de l'accompagner, de briser l'omerta”, explique Sabrina Sebaihi à LCP. Les deux élues comptent sur la plateforme pour recueillir d'autres récits de victimes afin de nourrir leurs travaux. "Cette plateforme doit permettre au plus grand nombre de s’exprimer, mais aussi de soumettre des propositions pour que ces violences n’arrivent plus", assure Béatrice Bellamy dans un communiqué. Le dépôt d'un témoignage sur la plateforme peut se faire de manière anonyme. Les deux élues rappellent en outre que les victimes peuvent appeler le 119, le numéro dédié à la protection des enfants en danger, ou signaler les actes qu'elles ont subis à la cellule du ministère des Sports, Signal sports.

Dans un communiqué publié ce jeudi 14 septembre, la présidence du Palais-Bourbon s'est néanmoins désolidarisée de la démarche des deux élus, qui ne "saurait engager l'Assemblée nationale en tant qu'institution". Non pour des raisons de fond, mais de forme : l'organisation de consultations citoyennes par l'Assemblée nationale doit en effet être autorisée par la Conférence des présidents, ce qui n'a pas été le cas en l'espèce. Le logo de l'Assemblée nationale ne pourra donc plus être utilisé sur la plateforme.