Budget 2025 : les députés du Nouveau Front populaire présentent "dix mesures phares" pour augmenter les recettes

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Des représentants de chaque groupe du Nouveau Front populaire rassemblés à l'Assemblée nationale, le 9 octobre 2024. LCP
Des représentants de chaque groupe du Nouveau Front populaire rassemblés à l'Assemblée nationale, le 9 octobre 2024. LCP
par Léonard DERMARKARIANMaxence Kagni, le Mercredi 9 octobre 2024 à 20:10, mis à jour le Mercredi 9 octobre 2024 à 20:55

Lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, le Nouveau Front populaire a présenté, ce mercredi 9 octobre, dix mesures issues de son programme législatif, qui permettraient d'augmenter les recettes de l'Etat et de la Sécurité sociale de 49 milliards d'euros, selon un chiffrage de l'alliance de gauche. 

"La crédibilité est dans notre camp". C'est ce qu'a défendu, à la veille de la présentation du projet de loi de finances 2025 en Conseil des ministres, jeudi 10 octobre, Lucie Castets, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle les groupes du Nouveau Front populaire à l'Assemblée nationale et au Sénat ont présenté "dix mesures phares", qui feront l'objet d'amendements communs de l'alliance de gauche lors des discussions budgétaires. 

Réduction des inégalités fiscales de patrimoine, taxation des superprofits, défense de l'autonomie des collectivités territoriales... Selon les parlementaires socialistes, insoumis, écologistes et communistes, ces dix mesures doivent permettre "50 milliards d'euros de recettes" supplémentaires, a indiqué le président de la commission des finances de l'Assemblée, Eric Coquerel (LFI), qui a dénoncé en introduction la "catastrophe" du "bilan économique, budgétaire du macronisme".

"Impôt sur la fortune climatique", taxation des superprofits et superdividendes, suppression de la flat tax...

Au nom des députés du groupe Ecologiste et social, Eva Sas a présenté trois des dix mesures. D'abord, la "rationalisation" des exonérations fiscales, qui rapporterait8 milliards d'euros grâce à la suppression des exonérations de cotisations employeur à la branche famille et santé de la Sécurité sociale pour les salaires supérieurs à 2 Smic.

Ensuite, un "impôt sur la fortune climatique", rétablissant l'impôt sur la fortune supprimé en 2018 et contenant un "volet climatique renforcé". L'ISF climatique, divisé en "trois composantes", qui rapporterait près de 15 milliards d'euros. Et aussi une taxation du transport aérien, qui rapporterait 1,5 milliard d'euros, passant par la suppression de l'exonération du kérosène sur les vols intérieurs et l'augmentation de la taxe sur les billets d'avion, qui sera également étendue aux jets privés.

Auteur d'un rapport récent sur la fiscalité du patrimoine avec le le député Jean-Paul Matteï (MoDem), Nicolas Sansu (Gauche démocrate et républicaine) a, quant à lui, défendu la nécessité, face à des inégalités de patrimoine croissantes, d'une "taxation sur les héritages dorés", qui permettrait un gain de 7 milliards d'euros. Le député communiste a également plaidé pour une taxation des superprofits et des superdividendes, dont le gain se chiffrerait à 5 milliards d'euros de recette supplémentaires, ainsi que pour un "recentrage" du Crédit impôt recherche, "souvent utilisé par les grands groupes comme un outil d'optimisation fiscale".

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Pour La France insoumise, la députée Marianne Maximi a proposé de "rétablir une véritable justice fiscale" par deux vecteurs : le "rétablissement de l'exit tax", supprimée en 2018, qui rapporterait 2,5 milliards d'euros de recettes supplémentaires et la "suppression" du prélèvement forfaitaire unique (flat tax), également créé en 2018.

Enfin, pour le groupe Socialistes, le député  Philippe Brun a défendu l'idée de "redonner aux collectivités locales des marges de manœuvre et une certaine autonomie financière", pour un bénéfice estimé de 5 milliards d'euros. Il a, en outre, prôné une taxe sur les transactions financières renforcée, notamment par un élargissement de l'assiette de la taxe à toutes les transactions infra-journalières.

"On peut être majoritaire"

"Ce que nous proposons, c'est de redonner à l'Etat les moyens d'agir et à la puissance publique les moyens de fonctionner", a résumé Lucie Castets. "Les baisses de dépenses qui sont annoncées [par le gouvernement Barnier] concerneront directement les Françaises et les Français dans leur vie quotidienne", a dénoncé la candidate du NFP non retenue pour Matignon cet été. 

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"On pense qu'on peut être majoritaire" sur les mesures proposées, a affirmé Eric Coquerel"On ne propose pas beaucoup plus d'impôts que Michel Barnier, mais la différence (...) c'est que les nôtres frappent les plus aisés" a, quant à lui, assuré Philippe Brun.

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