Capacité des institutions à "changer la vie des Français" : selon une enquête, l'Assemblée en 2e position, après les collectivités territoriales

Actualité
Image
L'Assemblée nationale en mars 2020
L'Assemblée nationale en mars 2020 (Ludovic MARIN / AFP)
par Raphaël Marchal, le Lundi 2 décembre 2024 à 14:15, mis à jour le Lundi 2 décembre 2024 à 14:15

Les institutions ont-elles, ou non, "la capacité de changer la vie des Français" ? Selon l'Observatoire du Parlement, une enquête Toluna / Harris interactive / Séance Publique, dévoilée ce lundi 2 décembre, les collectivités territoriales arrivent en tête avec 60% de réponses positives à cette question de la part des personnes interrogées. L'Assemblée nationale arrive en deuxième position avec 57%  devant Matignon qui complète le podium avec 56%. 

A l'orée d'une semaine décisive pour le gouvernement et le pays, c'est une enquête riche d'enseignements qui est dévoilée ce lundi 2 décembre. Alors que l'équation politique est particulièrement compliquée au Palais-Bourbon en l'absence de véritable majorité, l'Assemblée nationale reste l'une des institutions les plus susceptibles de "changer la vie des Français"

Selon l'Observatoire du Parlement, une enquête Toluna / Harris interactive / Séance Publique, la première enquête de ce genre menée depuis les élections législatives anticipées de l'été dernier, 57% des personnes interrogées considèrent que "oui", l'Assemblée est en capacité d'avoir un réel impact sur la vie des Français.

Malgré une baisse de 4 points par rapport à 2022, la représentation nationale se classe en deuxième position, derrière les collectivités territoriales qui prennent la première place à l'Assemblée avec 60% de réponses positives (+4 points). 

Le Premier ministre (56%, +5 points) et le président de la République (55%, -2 points) suivent devant le Sénat qui reste stable à 51%. Enfin, seuls 34 % des Français interrogés jugent que les Conférences de citoyens (comme la Convention sur le climat et la fin de vie) sont aujourd'hui susceptibles de "changer la vie des Français". 

Image
Harris Ineractive enquête 1 02/12/2024

Pour autant, ils sont 35 % à demander à ce qu'elles acquièrent davantage d'importance à l'avenir, tandis que 30 % sont pour un statu quo et 15 % pour moins de pouvoir. Là encore, ce sont les collectivités territoriales qui suscitent le plus de réponses positives : 45 % souhaitent les voir exercer davantage de prérogatives, quand 30 % plaident pour conserver l'équilibre actuel. C'est la fonction présidentielle qui cristallise le plus de réponses négatives : 39 % des Français souhaitent que le chef de l'Etat ait moins de pouvoirs, tandis que 15 % estiment que que le locataire de l'Elysée devrait en avoir plus. 

Image
Enquête Harris 2 02/12/2024

Groupes politiques : le Rassemblement national en tête

Avec 40 % d'indice de satisfaction (+3 points) , c'est le Rassemblement national qui se classe en tête des groupes parlementaires, suivi par Les Républicains / Droite républicaine avec 30%. Horizons, la formation d'Edouard Philippe, complète le podium avec 28 %.

Image
Enquête Harris 3 02/12/2024

En dernière position des groupes politiques, La France insoumise est créditée d'une satisfaction de seulement 20%. Par ailleurs, comme lors de la dernière législature, ce sont le RN (40%) et LFI (25%) qui incarnent le mieux l'opposition au gouvernement au sein du Parlement, selon cette enquête.

La situation politique issue de la dissolution jugée insatisfaisante

Autre enseignement, les Français jugent plutôt sévèrement les conséquences de la dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier, avec une absence de majorité clairement définie au Palais-Bourbon. Ils sont 45 % à trouver la situation actuelle satisfaisante, contre 61 % en mars dernier, lorsque la majorité présidentielle était relative. Résultat : un Français sur deux estime qu'Emmanuel Macron devrait procéder à une nouvelle dissolution l'été prochain, au terme du délai d'un an fixé par la Constitution. Les sympathisants LFI sont les plus favorables à cette idée : 62 % d'entre eux approuveraient une telle initiative.

Image
Enquête Harris 4 02/12/2024

Enfin, le recours au 49.3 reste un irritant pour les Français : moins de quatre sur dix estiment que Michel Barnier devrait y recourir pour faire adopter les textes du gouvernement. Par préférences partisanes, près de sept sympathisants sur dix de la coalition présidentielle considèrent que cet outil constitutionnel est une bonne chose, tandis qu'à peine plus de la moitié des sympathisants de droite y sont favorables. Les sympathisants du RN sont ceux qui sont les moins favorables au 49.3, avec un peu moins de trois sur dix. Les Français sont dans l'ensemble encore plus réticents quant à l'utilisation du 49.3 sur le budget plutôt que sur d'autres textes. 

*Enquête Toluna / Harris Interactive / Séance publique, réalisée en ligne du 8 au 12 novembre 2024 sur un échantillon représentatif de 1 193 personnes.